25/12/2010

Les Droits de l’Homme en Turquie et les Kurdes

Le 10 décembre l’humanité a célébré le 62ème. anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies. Cela veut dire que depuis 62 ans une institution, dont la Turquie est aussi membre, reconnait les mêmes droits pour chaque individu, sans faire de distinction entre les être humains. Depuis lors, plusieurs organisations internationales ont été crées dans différents pays et régions pour lutter contre la violation des droits de l’homme. Il est bizarre de constater que ces organisations ont lutté surtout contre les Etats membres de l' ONU qui violent toujours et sans cesse ces droits ; malheureusement la Turquie fait partie de ces Etats.

Selon les critères de l’ONU et de ses institutions ; , personne n’est supérieur à un autre. Chaque être humaine est né sans avoir de valeur supérieure à un autre. Lorsque les Nations Unies ont adopté cette déclaration universelle, le but a été de défendre tout le monde, sans faire la distinction entre les régions, les pays et les continents. En théorie tout est clair, on ne peut pas s’y opposer. Mais, quant il s’agit de situation concrète , hélas, nous ne pouvons pas dire la même chose. Sur notre planète il y a une véritable discrimination, surtout au niveau de la reconnaissance des droits de l’homme. Il existe certaines régions où on ne ressent même pas la moindre égalité entre les être humains.

Dans les régions où l’égalité entre les être humains est faible, souvent il existe un fossé d’inégalité entre les hommes et femmes. De plus on constate une situation identique entre les classes économiques et sociales « supérieures » et « inférieures » (les riches et les pauvres, les patrons et les ouvriers, la bourgeoisie et les villageois, etc.).

Depuis 1948 la plupart des pays ont modifié leur constitution en prenant en considération la déclaration universelle des droits de l’homme. La Turquie est un des pays qui a voulu se démocratiser après 1950. Un système pluraliste, au niveau des partis politiques, a vu le jour. Dix ans après son accès aux Nations Unies, c'est-à-dire à partir des années 1960, ce pays a montré sa volonté en faveur de devenir membre de la communauté européenne. En 1987 la demande officielle a été déposée auprès des autorités européennes par le gouvernement présidé par Turgut Ozal. Malgré la volonté de la Turquie pour devenir un pays européen, les coups d’états se sont succédé jusqu’à 1980. L'’influence des militaires ne s’est pas amoindrie jusqu’à ce jour.

Selon les rapports établis par les organisations de défense des droits humains, uniquement durant les huit ans de gouvernement de l’AKP, c'est-à-dire depuis 2002, 282 personnes ont été victimes de meurtre commis par des auteurs inconnus, 2 262 personnes ont perdu la vie dans les conflits, 8 710 personnes ont été torturées, 87 513 personnes ont été placées en garde à vue, dont 11 034 ont été inculpées et incarcérées, 232 partis et associations ont été interdits ou ont fait l’objet d’une procédure d’interdiction. Il faut savoir que la grande partie de ces victimes est kurde. Sur l'ensemble du territoire turc mais spécialement c’est dans les régions kurdes où on ne ressent pas beaucoup de respect pour les droits de l’homme.

Pendant ces 8 dernières années, les autorités du gouvernement d’AKP ont toujours prétendu qu’ils ne font pas de distinction entre les citoyens. Mais, la réalité de la situation au Kurdistan, éclaire sur la sincérité de ce gouvernement.

Pour constater la réalité en Turquie et au Kurdistan, il suffit d'examiner les rapports des organisations internationales comme HRW (Human Rights Watch), Amnesty International, la FIDH. Dans plusieurs rapports des ces organisations on attire l’attention sur l’obstacle judiciaire contre la liberté d’opinions, surtout dans les régions kurdes. On y souligne « De simples citoyens kurdes sont reconnus comme des militants armés par la plupart des autorités étatiques dans ces régions là. Les enfants qui participent à une manifestation sont traités comme des militants du mouvement kurde ». En 2009, 177 enfants kurdes ont été condamnés par des tribunaux turcs, pour une peine totale de 772 ans, 2 mois et 26 jours de prison. En 2010 plus de 200 enfants ont été arrêtés et sont actuellement toujours emprisonnés.

Depuis les 62 ans de la déclaration de l’Organisation des Nations Unies, e nous sommes très éloignés de l'affirmation que les règles internationales humanitaires sont appliquées pour le peuple kurde.

Au début de l’an 2010 j’avais l’espoir de voir naître l'égalité de traitement envers mon peuple, mais cela n’a pas vu le jour. C’est pourquoi je ne suis pas certain que l’an 2011 répondra mes souhaits.

Malgré tout, je souhaite à tout le monde un joyeux noël et une bonne année de 2011.

Ahmet DERE
Journaliste / Ecrivain / 27.12.2010

31/10/2010

Justice devient politique contre les Kurdes

Tout le monde a besoin de la justice. Sans justice et le respect au droits de l’homme, nous ne pouvons pas vivre ensemble et dans la paix. La stabilité d’un pays dépend à son système juridique qui fonctionne bien. Un pays où la justice est devenue un instrument politique, personne ne peux avoir la confiance à la fonction des institutions étatique. Donc, dans ce où ces pays nous ne pouvons ni parler de la démocratie, ni des droits de l’homme.

Le 18 octobre dernier le procès des 151 kurdes a commencé à Diyarbakir. Pour la plupart de ces kurdes sont politiques, mais aussi parmi eux il y a des syndicalistes, des avocats, des défenseurs des droits de l’homme, des féministes, des fonctionnaires, des retraités. Tous ces gens ont une passé au courant de laquelle ils se sont engagés pour la reconnaissance des droits du peuple kurde et l’affirmation de son identité culturelle. Une partie de ces kurdes, qui sont défendus actuellement par plus de 300 avocats, a déjà connu la prison.

Pour observer ce procès, plusieurs délégations étrangères sont allées à Diyarbakir. Cette présence des délégations étrangères signifie une solidarité pour ces 151 Kurdes, elles apportent soutien morale. Mais, selon mes informations, ce procès avait commencé sous l’influence des mesures de sécurité qui ont empêché les délégations européennes d’observer le déroulement des séances du tribunal.

L’acte d’accusation de ce procès compte plus de 7’500 pages, fondé sur des écoutes téléphoniques illégales et des témoignages secrets. D’après les avocats des détenus, ce monstre acte d’accusation leur a été rendu seulement deux mois avant l’audience. Cela veut dire que les règles de procédure ne respectent pas aussi les standards minimaux de la Cour européenne des droits de l’homme, dont la Turquie fait partie.

Je veux rappeler que, ce procès n’est pas individuel, il s’agit là d’un procès politique mené contre une masse qui est considérée comme la force de la représentation du peuple Kurde. Depuis des années 1990, c’est un procès unique qui est tellement vaste, ouvertement politique et qui durera pendant des semaines. Le but de ce procès n’est pas de faire un jugement juridique, il veut briser toute forme d’organisation civile dont le but est de défendre les droits des Kurdes. C’est pourquoi la plupart des ces 151 inculpés, dont les noms figure sur les documents de jugement, est ce des membres du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie). Il faut savoir que, jusqu’à maintenant, près de 1800 membres et dirigeants de ce même parti sont arrêtés après les élections municipales du 29 mars 2009, qui avait fait de bons succès pour ce parti.

Je considère ce procès tout à fait politique, mais masqué par la « justice ». Il est dirigeait selon la volonté du gouvernement d’AKP qui veut terroriser les Kurdes, surtout leur force légale. C’est pourquoi tout est mis en œuvre pour que le procès aboutisse à l’issue attendue par le gouvernement. A part des activités politiques et intellectuelles, aucun des inculpés n’a incité à la violence et ni a fait usage de violence.

Au lieu de consolider la société civile avec laquelle un dialogue devrait se tenir pour pouvoir mettre fin au processus de l’affrontement, le gouvernement d’Ankara tente de refermer toutes espaces politiques contre les Kurdes. Malheureusement, cela n’aura qu’une conséquence ; faire monter encore plus la colère des Kurdes et les pousser vers un processus de guerre.

Selon les informations venant de Diyarbakir, au début du procès, tous les inculpés aurait demandé de plaider en langue kurde. Mais, malgré le changement de loi, soi-dis-en qui permettent l’usage de la langue kurde, cette demande leur a été refusé.

Des inculpés politiques sont face à une justice politique, un procès politique, des juges politiques. Bien sûr les arrêtés seront aussi d’après la volonté politique du gouvernement turc. Est-ce n’est pas une violation des normes internationaux du droit humanitaire ?

Ahmet DERE / 30.10.2010

06/10/2010

En quoi consiste le référendum en Turquie

Déclaration du Groupe GUE/NGL :Une occasion pour Erdogan d'entamer le dialogue avec les Kurdes

HISTOIRE DES KURDES -Résumé du livre de l'écrivain Ahmet DERE-

La Turquie va vers la guerre civile

Wikipedia -Ahmet DERE-

Lettre ouverte aux députés Européens -Ahmet DERE-

La Guerre ou la Paix ? (Par Ahmet DERE)

LE QUATRIEME LIVRE D'AHMET DERE (Par Alain CALES)

"Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales" peut être commandé par Mail: farasin@hotmail.com

Solution Raisonnable

Un journaliste kurde risque 525 ans de prison en Turquie

La Turquie vit au rythme des opérations militaires et policières

Première opération contre le BDP

18/09/2010

En quoi consiste le référendum en Turquie

Le 12 septembre dernier les électeurs turcs ont voté les 26 amendements concernant la constitution. Nous pouvons dire que, ces amendements « limitent », désormais, les pouvoirs de la hiérarchie judiciaire et de l'armée. Avec cette vote, on peut aussi constater qu’il y a eu une volonté de la majorité des citoyens de Turquie de sortir du régime de tutelle militaire lié à la Constitution de 1982 et de poursuivre le processus de la démocratisation vers une « mentalité européenne ».

Cette réforme constitutionnelle exige que le nombre des membres de la Cour constitutionnelle passe, désormais, de 11 à 17, dont trois nommés par le Parlement, qui est contrôlé depuis 8 ans par l’AKP. Ainsi, elles ouvrent la voie de jugement par la Cour constitutionnelle, pour le chef d'état-major des armées et ses quatre plus hauts commandants.

Un des points importants, dans le paquet de ces réformes, c’est celui qui donne le droits aux citoyens turcs de saisir la Cour constitutionnelle sur des questions des droits de l'homme, après avoir épuisé toutes les recours judicaires.

Ce nouveau changement, qui amende la loi fondamentale de 1982, héritée des militaires, après le coup d'Etat de 1980 et déjà modifiée à plusieurs fois, donne le droits au jugement, de manière plus systématique, des soldats en temps de paix pour tentative de coup d'Etat. Enfin, le texte autorise aussi le procès des leaders du coup d'Etat du 12 septembre 1980. Mais, actuellement il y a une vraie incertitude à ce sujet. Selon ces réformes, l’interdiction des partis politique deviennent aussi difficile, désormais, une seule institution judiciaire ne pourra plus décider la dissolution d’un parti politique.

La principale force de l’opposition, CHP n’a pas voté pour, à cause tout simplement, sous le prétexte de défendre la laïcité, qu’elle veut défendre un régime sous contrôle des militaire. Personne ne peut défendre la position de ce parti par d’autres raisons.

Avec les résultats de ce référendum, on peut dire que le gouvernement de l'AKP a pris certaines mesures pour améliorer le respect de la loi. Néanmoins, ce parti n’a pas pu convaincre les kurdes. C’est pourquoi, le principale parti pro-kurde BDP a pris une position de boycotte. Suite à cette position de BDP, la participation dans les régions kurdes n’a pas passé de 45%, tendis que la participation nationale a été de 77%. Dans certains districts kurdes, le taux de la participation a été moins de 7%. Il ne faut pas traduire cette position des kurdes comme ils étaient contre ce changement, mais les kurdes voulaient que certaines articles concernant la reconnaissance des leurs droits culturels et identitaires soient aussi comprises dans le paquet des amendements. C’est pourquoi le BDP a définis sa position en faveur de la boycotte. J’espère que les autorités turques et aussi européennes, prendront, désormais, en considération le nombre des électeurs qui ont boycotté ce référendum en demandant un dialogue entre les autorités étatiques et les kurdes.

Je sais que Bruxelles soutenait ces réformes et elle a encourager l’AKP dans ces démarches. Mais, d’après moi elle ne doit pas arrêter de faire la pression sur le gouvernement turc afin de faire une changement complète de la constitution. Si non, avec ces réformes, personne ne peut garantir le processus d’une démocratisation pour ce pays, ni un respect pour les critères européens.

Malgré le cessez-le-feu déclaré par le PKK, depuis le 13 Août dernier, des opérations armées turques ne se sont pas arrêtées. Entre temps plusieurs affrontements ont eu lieu et une dizaines de militants ont perdu leur vie. Dernièrement, le 16 septembre, dans une explosion de mine, actionnée à distance, attribuée à l’armée turque, neuf civiles de la région de Hakkari, ont été tuées et quatre blessées, dont un bébé de 15 mois.

Voilà, la photo de la Turquie et le référendum.

Ahmet DERE (Journaliste / Ecrivain ) 17.09.2010

17/09/2010

Déclaration du Groupe GUE/NGL :Une occasion pour Erdogan d'entamer le dialogue avec les Kurdes

Réagissant aux résultats du référendum dans lequel les citoyens turcs ont adopté une révision de la constitution telle que proposée par le Premier ministre Erdogan, le Président du GUE/NGL Lothar Bisky a déclaré:
«Avec la révision réussie de certaines sections de la constitution turque, le gouvernement de l'AKP de Recep Tayyip Erdogan a pris certaines mesures pour améliorer le respect de la loi. Il a aussi démontré son pouvoir et sa capacité à gouverner. Néanmoins, Erdogan n'est pas parvenu à convaincre les citoyens de certaines régions kurdes spécifiques où la plupart des gens ont suivi l'appel du BDP pour un boycott.»

Sur les affrontements sanglants qui ont lieu en région kurde de la Turquie, Bisky insiste: "Après l'offensive militaire de taille de l'armée turque contre les groupes d'opposition armés kurdes, le PKK a fait un pas vers le gouvernement et a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. J'appelle le Premier ministre Erdogan à saisir l'opportunité de ce cessez-le-feu, et de faire usage de ce pouvoir renforcé en vue d'une «offensive vers la paix". Pour enfin parvenir à une solution durable et pacifique de la question kurde, un dialogue avec tous les représentants de la population kurde doit maintenant commencer.»

Bisky poursuit: «Bientôt, les citoyens turcs éliront un nouveau Parlement. Il est absolument nécessaire que les actes de criminalisation et de répression contre les politiciens kurdes cessent afin que la démocratisation, la paix et le processus de réconciliation sociale soient renforcées. En particulier, la clause de dix pour cent actuelle semble trop restrictive et devrait être révisée. Deuxièmement, les procès à venir des maires et militants arrêtés du DTP et BDP sera un test du respect du droit et l'histoire longue et triste d'interdictions de parti doit enfin se terminer. (www.guengl.eu, 15 septembre 2010)

01/09/2010

HISTOIRE DES KURDES -Ahmet DERE-

(Cet article est un résumé de la première partie du livre de l'ecrivain Ahmet DERE -Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales-)

Les Kurdes sont d'origine indo-européenne et descendent, notamment, des Mèdes. Ils comptent, actuellement entre 35 et 40 millions de personnes. Plus de 20 millions des Kurdes vivent en Turquie, près de 7 millions en Iran, environ 6 millions en Irak, environ 2,5 millions en Syrie, plus de 1.5 million dans les pays de l’UE et plus de 1.5 million en Russie, dans les pays d'Asie centrale, en Azerbaïdjan, en Géorgie et en Arménie. Il existe également des communautés kurdes au Liban, au Koweït, en Australie, au Canada, aux États-Unis et au Japon. Nous pouvons dire que les Kurdes constituent le plus grand groupe ethnique sans État du monde.

Depuis les années 1920, les Kurdes luttent pour pouvoir faire reconnaître leurs droits à l’autodétermination. Tous les États qui abritent une communauté non-négligeable de Kurdes s’opposent activement à la reconnaissance de leurs droits.............(voir le livre)

Le Kurdistan a un passé historique riche et très ancien que nous connaissons un peu grâce aux découvertes archéologiques en Haute-Mésopotamie. Les premières traces d'un « village » ont été retrouvées à Zawi Chemi Chanidar (XIe-Xe siècle av. J.C.). À Jarmo (près de Kirkouk), on a retrouvé les premiers indices relevant de la culture d'Hassuna (VIe siècle av. J.C.), à laquelle succède la culture de Halaf (Ve-IVe. av J.C) que l'on retrouve également dans la région du Xabur.

La première civilisation de la région reconnue comme telle est celle des Hurrites (2300-1300 av. J.C.) dont les populations parviennent à une unité politique vers le XVIe siècle av. J.C. sous le nom de Mitanni dont les souverains portent des noms aryens. Erbil et Kirkouk sont des cités importantes de cet État. La région va être intégrée aux Empires médio-assyrien.

Au premier millénaire avant notre ère, commence dans la région du Kurdistan l'arrivée d'un peuplement iranien qui la marque ethniquement et linguistiquement.

À la fin du VIIe siècle, les tribus mèdes s'unissent et prennent Ninove comme capitale. En 612 av. J.C. ils vont jeter à bas l'Empire néo-assyrien. En 553 av. J.C. l'Empire des Mèdes sera intégré au sein de l'Empire de Perse, sous Cyrus le Grand. En 330 av. J.C. Darius III est vaincu par Alexandre le Grand auquel succéderont les Séleucides jusqu'en 141 av. J.C. puis arrivent les Parthes arsacides également iranophones qui bloqueront les Romains au Nord-est de l'Euphrate. Les Parthes sont remplacés en 246 de notre ère par les Sassanides qui imposent le Zoroastrisme comme religion officielle.

À cette époque, en Anatolie de l'Est, règnent les Arméniens arsacides voisins des Byzantins. Rappelons que pendant toutes ces périodes, l'autorité des États ne s'étend qu'aux plaines et aux pénéplaines. Les montagnards du Zagros et du Taurus oriental continuent à vivre en autarcie et en toute indépendance .C'est dans ce contexte que Xénophon raconte, dans l'Anabase, la retraite des mercenaires grecs retournant dans leur patrie et leur attaque par les Kardoukoi considérés comme des ancêtres des Kurdes.

Les Arabes musulmans, après leur victoire sur les Byzantins à Qadisha, en 637, vont également vaincre les Sassanides à Nehawend en 642, ce sera une défaite totale. La conquête arabe va s'étendre dans tout le Moyen-Orient. Les Kurdes vont s'opposer farouchement à l'invasion arabo-musulmane mais ils finiront par se rallier majoritairement à l'islam sans s'arabiser. Leur conversion à l'islam se fera surtout par le biais des confréries soufies et ils seront principalement sunnites et de règle Chafiite.

À la faveur de l'affaiblissement du pouvoir des califes, les Kurdes qui jouaient déjà un rôle important dans le domaine des arts, de l'histoire et de la philosophie, commencent à affirmer, dès le milieu du IXe siècle, une certaine puissance politique. Parmi les premières dynasties où principauté kurde connue est celle des Merwanides, créée en 984 qui a régné jusqu’à 1096. Cette dynastie kurde s'empare de Silvan, d'Amed, et de Nisibe.............(voir le livre)

Au début du XVI siècle, le pays des Kurdes devient l'enjeu principal des rivalités entre les Empires ottoman et Persan. Le nouveau Shah des Perses, Ismaïl, fonde la dynastie des Safavides et impose le chiisme duodécimain en Iran. Il cherche à le répandre dans les pays voisins. De leurs côtés, les Ottomans, devenus très puissants veulent mettre le holà aux visées expansionnistes du Shah et assurer leur frontière iranienne pour pouvoir se lancer dans la conquête des pays arabes. En 1514, la victoire des Turcs ottomans contre les Safavides à Tchaldiran, fut obtenue grâce à l’aide des Kurdes. Les seigneurs kurdes locaux étaient lassés des mauvais procédés du Shâh Ismaïl à leur encontre. Soutenus par l'armée de Biyikli Mehmed Pasha, ils chassèrent définitivement les Safavides durant les années 1515 et 1516.

Craignant que leur victoire reste sans lendemain, les Turcs chercheront les moyens d'assurer en permanence cette difficile frontière avec l’Iran. C'est un de ses conseillers les plus écoutés, Idrisî Bitlissi qui leur présenta l'idée de reconnaître aux princes kurdes tous leurs droits et privilèges antérieurs en échange de l'engagement de garder eux mêmes cette frontière et de se battre aux côtés des Ottomans en cas de conflit perso-ottoman. Les provinces kurdes ottomanes reçurent le nom de Beylerbeylicat de Diyarbakir. Ce n'est qu'en 1639, que le Kurdistan sera officiellement partagé entre les Perses et les Turcs ottomans lors du traité de Kasr-i-Sirin signé entre le Shah Safi et le Sultan Murad IV.

À l'exception de quelques esprits visionnaires tels le grand poète kurde du XVIIe siècle Ehmedê Khani, les lettrés et princes kurdes semblent croire que leur statut va durer éternellement et n'éprouvent guère le besoin de le changer. En 1675, plus d'un siècle avant la révolution française, le poète Khani, dans son épopée en vers "Mem û Zin", appelle les Kurdes à s'unir et à créer leur propre État unifié. Hélas, il ne sera guère écouté ni par l'aristocratie ni par la population, l'époque n'était pas encore au nationalisme.

En fait, jusque-là, tant qu'ils n'avaient pas été menacés dans leurs privilèges, les princes kurdes se contentaient d'administrer leur domaine, tout en rendant hommage au lointain Sultan-calife de Constantinople. Pourtant, dès 1683, après l'échec du siège de Vienne, Sülleyman, connu en Europe sous le nom de Soliman le Magnifique, nomma un gouverneur général à Diyarbakir, il devait servir d'intermédiaire entre les seigneurs kurdes et Istanbul ce qui restreignait sérieusement leur autonomie.

De 1847 à 1881, commencent les insurrections, sous la conduite des chefs traditionnels, souvent religieux, elles ont le but d'obtenir la création d'un État kurde. Elles seront suivies jusqu'à la Première Guerre Mondiale de toute une série de révoltes sporadiques et régionales contre le pouvoir central, malheureusement à cause du manque d’avant-garde elles furent toutes rudement réprimées par les autorités de l’Empire ottoman.

Il faut préciser que ce n'est qu’au XIXe siècle que l'Empire ottoman a été en proie à de vives convulsions nationalistes, chaque peuple aspirait à créer son propre État-nation. Après avoir tenté vainement de maintenir ce conglomérat en vie par l'idéologie de pan-islamisme et pan-ottomanisme sous l'impulsion des « Jeunes Ottomans », puis des « Jeunes Turcs », les élites turques elles-mêmes devinrent pan-turquistes et militèrent en faveur de la création d'un Empire turc allant des Balkans à l'Asie centrale.

La société kurde aborda la Première Guerre Mondiale divisée, décapitée, sans projet collectif pour son avenir. Les accords de Sykes-Picot, signés le 16 mais 1916 entre la France, la Grande Bretagne et la Russie prévoyaient le démembrement de l'Empire ottoman et son partage entre les deux puissances alliées. Les Kurdes, quant à eux, étaient en conflit sur le devenir de leur nation. Les uns, très perméables à l'idéologie "panislamiste" du sultan-calife, voyaient le salut du peuple kurde dans un statut d'autonomie culturelle et administrative dans le cadre de l'Empire ottoman. D'autres, se réclamant du principe des nationalités, celui des peuples à disposer d'eux-mêmes, des idéaux de Wilson président des États-Unis et de la Révolution française, se battaient pour obtenir l'indépendance du Kurdistan.

En 1918, le clivage s'est accentué au lendemain de la défaite ottomane face aux Puissances Alliées. Les indépendantistes envoyèrent une délégation à la Conférence de Versailles pour présenter "les revendications de la nation kurde".

Leur action contribuera à la prise en compte, par la Communauté Internationale, du fait national kurde. En effet, le Traité International de Sèvres, conclu le 10 août 1920, entre les Alliés, dont d'une part la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis et d'autre part l'Empire ottoman préconisait dans sa section III (art. 62-64), la création, sur une partie du territoire du Kurdistan, d'un État kurde. Ce traité restera cependant lettre morte, le rapport de forces sur le terrain empêchant son application.............(voir le livre)

Le traité de Lausanne rendait caduc celui de Sèvres et n'apportait aucune garantie en ce qui concerne le respect des droits du peuple kurde, il consacrait l'annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel État turc. Auparavant, par l'accord franco-turc du 20 octobre 1921, la France avait annexé à la Syrie, placée sous son mandat, les deux provinces kurdes de cette région. Par contre, le Kurdistan iranien dont une bonne partie était contrôlée par le chef kurde de la tribu Sikakî Ismail Xan dit Simko Aga (1887-1930)* vivait en état de quasi-dissidence par rapport au pouvoir central persan qui n'était pas concerné par les nouveaux traités.

Restait encore en suspens le sort de la province kurde de Mossoul, très riche en pétrole. Turcs et Britanniques la revendiquaient tandis que sa population au cours d'une consultation organisée par la Société des Nations, s'était prononcée dans une proportion de 90% en faveur d'un État kurde indépendant.

Les Kurdes en Turquie

La région des Kurdes de Turquie est la plus grande et la plus importante du Kurdistan. D’après des constatations informelles vu l'absence de recensement sur des critères ethniques, plus de 20 millions de Kurdes vivent, actuellement, dans les frontières officielles de la Turquie. Après la victoire des Turcs à Tchaldiran, contre les Safavides en 1514, plusieurs tribus kurdes ont été déportées du Kurdistan vers l’Anatoli central. Actuellement dans les régions de Konya, Ankara et Kirsehir il y a des centaines de milliers de Kurdes qui sont là depuis de centenaires. Au courant des Suite au traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, éclate une révolte des Kurdes et un grand nombre d'entre eux a été déporté vers les régions de différentes régions de la Turquie. Après 1980, une autre vague de déportations des Kurdes est organisée, suite à laquelle plusieurs millions de Kurdes seront éloignés de leur région. Selon les chiffres non confirmés, il y a actuellement près de dix millions de Kurdes qui vivent en dehors des régions kurdes et se sentent expatriés.

Après le traité de Lausanne, la Turquie Kémaliste engagea une politique nationaliste refusée par les Kurdes de Turquie, qui avaient espéré obtenir une autonomie culturelle et politique. De 1925 à 1938, soulèvements et répressions se succèdent, dans une zone placée sous administration spéciale. Dans les années 1970, plusieurs organisations politiques kurdes de gauche se créent clandestinement, dont le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), fondé à l’avant-garde d’Abdullah Öcalan............(voir le livre)

Après l'arrestation d'Abdullah Öcalan, le 15 février 1999, le PKK déclare un cessez-le-feu unilatéral qui tient jusqu'au 1er juin 2004, date où reprennent les affrontements avec l'armée turque. En quinze ans, la guerre entre l'armée régulière et les militants kurdes a fait au moins 35 000 morts. Le conflit a traumatisé le pays, accentuant le fossé économique, éducatif et culturel entre l'Ouest et l'Est. Des milliers de villages du Nord du Kurdistan ont été rasés et près de deux millions de déplacés sont allés grossir les bidonvilles d'Istanbul, d'Ankara, d'Adana ou de Diyarbakir............(voir le livre)

Il est possible d'affirmer que, grâce à leur culture aux racines indo-aryennes, les Kurdes peuvent contribuer véritablement au renforcement de la nation de Turquie. Si on ne leur reconnaît pas cette capacité d'adaptation, comme c'est le cas depuis de trop longues années, la question kurde, non résolue, restera de manière permanente un problème récurrent et coûteux, une source d’inquiétude, d’affrontements, de désarroi. C'est surtout faire perdurer des campagnes militaires meurtrières et sans solution. Pourtant, au long de l’histoire, l'intérêt supérieur de l'humanité n’a-t-il pas été de permettre aux réalités sociales de se manifester de façon naturelle et d’accorder à tous une attention particulière à leurs diverses valeurs culturelles de pouvoir s’épanouir et de reconnaître la place qui doit leur être réservée, dans le respect de la diversité,?

Les Kurdes en Irak

D’après certains historiens, depuis les années 6000 av. J.C, les montagnards dont sont issus les Kurdes et les peuples sémites auxquels viendront s'adjoindre des tribus bédouines du désert de Syrie dès le début de notre ère, vivent dans la même région comme des voisins. Dans les années 2000 av. J.C., sous l’égide des chefs des tribus sémites, les Amorrites vont fonder d’abord l’Empire de Babylone, puis l’Empire assyrien plus métissé sur le plan ethnique. Ils vont poursuivre pour des raisons économiques : assurer la sécurité des routes commerciales, leur conquête vers le Nord. D’après certaines données historiques, la coexistence des peuples habitant le Zagros et le sud-est du Taurus et des sémites remonte aux années 2000 av. J.C. et elle permet de résister, malgré leurs divergences, contre toutes sortes de menaces. Ces tribus constituées de plusieurs peuples vivent ensemble, pendant des centaines d'années, en Haute-Mésopotamie. On ne peut parler vraiment d'Arabes, soit de dirigeants issus des péninsules arabiques qu'à partir de la victoire de Néhavend, mais de diverses tribus sémites dont les Araméens.

Une nouvelle période dans les relations kurdo-arabes commence avec la création de l'Irak, composé de l'Irak adjemi et l'Irak Arabie au XIXe siècle, plus la province de Mossoul au début du XXe siècle à la demande des Britanniques, qui sera confié en tant que protectorat aux Britanniques et ce dans le but de contrôler la voie du commerce des Indes et les sources pétrolières du pays. Suivant la tactique de la politique "diviser pour régner", les Britanniques dressent les deux peuples l’un contre l’autre, tout en s’alliant avec les deux, et essaient d’étendre leur pouvoir en soutenant tantôt l'un et tantôt l'autre. Dès 1918, dans le vilayet de Mossoul, occupé par les Britanniques, se leva la première révolte kurde, elle était le fait du cheikh Mahmoud Berzencî qui souleva le Kurdistan méridional (Suleymaniye) et se proclama, en 1922, « roi du Kurdistan ». La répression fut violente et la région fut bombardée, le leader kurde fut exilé aux Indes. Dès le début du protectorat, les Britanniques jouent la carte des Arabes et installent sur le trône la dynastie hachémite chassée de Syrie par les Français ce qui ne peut satisfaire les Kurdes. Les Anglais placent les cheikhs féodaux et les chefs arabes en position dominante face aux Kurdes, aux chrétiens de diverses tendances et aux Turkmènes, ils imposent, durant cette même période, un régime monarchique tout en favorisant une nouvelle ère islamique. C'est alors que débute une période de révoltes déclenchées par les Kurdes dont le leadership s'est déplacé vers le nord, dès 1930, autour de la famille des Barzani............(voir le livre)

Après le coup d'État d’Abdulkerim Kassem contre la monarchie irakienne, en 1958, les relations entre les Kurdes irakiens et le pouvoir central irakien se détendent. Les affrontements reprennent entre 1961 et 1970, puis en 1974 et 1975. Le 22 mai 1975, Calal Talabani va fonder l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK). À partir de cette date, la force du mouvement kurde d’Irak perd de plus en plus d'influence et se révèle peu intègre. Il devient l'outil de certains États, tels Israël et les USA. L’obsession du profit devient une maladie qui ronge le mouvement kurde et l'entraîne dans le processus habituel des anciens affrontements tribaux. Ce processus ouvre la voie vers une dégénérescence et une certaine collaboration avec le pouvoir existant. C'est pourquoi les Kurdes ne pourront pas saisir l'opportunité qu'aurait pu représenter pour eux, la période, commencée dans les années 1980, avec les guerres Iran – Irak et les guerres du Golfe. Au début de cette guerre contre l'Iran, le régime de Saddam Hussein multiplie les actions contre les Kurdes. Les campagnes militaires d'Anfal (1987-1988) font des dizaines de milliers de morts. Le 17 mars 1988 Saddam Husein utilisa le gaz chimique contre la ville de Halabja où plus de 5 milles Kurdes ont perdu leurs vies et des dizains de milliers de Kurdes se sont enfuis ver les frontières du Nord et de l’Est du Kurdistan.

Les Kurdes se soulèvent à nouveau en 1991. Pour la première fois, ils reçoivent la protection militaire des Occidentaux, mais les deux grandes factions kurdes irakiennes (le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) s'affrontent entre 1994 et 1996. Les deux parties finissent par conclure un accord en 2002, suite à l’intervention des États-Unis, et ce quelques mois avant l'intervention américaine en Irak qui a eu lieu le 20 mars 2003. Les trois provinces kurdes irakiennes (Dohouk, Erbil, Sulleymania) confortent leur autonomie et demandent le rattachement de Kirkouk à la région du Kurdistan autonome. Un référendum devait être organisé sur le sujet avant la fin décembre 2007 pour décider du sort de cette zone, où coexistent à la fois Arabes, Kurdes et Turkmènes. Finalement les forces internationales sont intervenues pour empêcher la réalisation de ce référendum. L’Union européenne a aussi joué un rôle important dans ce dernier épisode.

À partir de 1980, le PKK est aussi devenu une réalité dans cette partie du Kurdistan. Avec le progrès de la lutte de libération du Kurdistan de Turquie menée par cette organisation, les Kurdes Irakiens ressentent de plus en plus son influence. De 1984 à 2000 des milliers de jeunes Kurdes irakiens vont participer aux activités de la guérilla du PKK. C’est pourquoi, plus que par le passé, et pour ces dernières raisons, le PKK campe aujourd’hui sur sa position et poursuit son rôle de catalyseur. Que le PKK soit confirmé comme un parti du Nord du Kurdistan est un sujet qui est, depuis bien longtemps, à l’ordre du jour, d'ailleurs, avec ses innombrables contributions et ses milliers de martyrs, le PKK est, de toute façon, considéré comme le parti du peuple. Malgré l’image que la propagande et les forces "collabo" en donnent à l’extérieur, le PKK est considéré comme une force et, à ce titre, se positionne sur le plan politique, militaire, social, culturel et élabore une stratégie dans plusieurs directions. Sachons que les Kurdes d’Irak n’ont pas permis au PKK d’être représenté officiellement dans la région autonome du Kurdistan Irakien.............(voir le livre)

Depuis la guerre du Golfe, malheureusement les deux grandes forces, PDK et l’UPK ne permettent pas aux autres partis de se montrer sur la seine politique de la région. Avec sa création, le PÇDK est toujours empêché de travailler librement dans les régions où le PDK et l’UPK considèrent comme leurs propriétés et ceci malgré le statut légal du PÇDK reconnu par la constitution irakienne. Dernièrement le PÇDK n’a pas pu franchir les obstacles de ces deux partis dominants afin de participer aux élections régionales du 25 juillet 2009. Ceci montre le manque de la démocratie dans cette région, donc il est nécessaire que le PÇDK fasse des efforts pour pousser la région vers un processus démocratique où la voix de la minorité peut être aussi considérée. Actuellement ceux sont le PDK et l’UPK qui dominent dans toutes domaines, que ce soit politique où économique.

* * *
Les élections du 25 juillet 2009 ont ouvert une nouvelle page dans l’histoire de la région du Sud du Kurdistan. Depuis 1991 les Kurdes de cette région ont une autonomie qui se développe de plus en plus. Mais c’est la première fois que la population de cette région s'est rendue aux urnes et a élu ses représentants.

Selon les chiffres officiels publiés, la participation à ces élections a été de 78%. C'est ainsi que 111 sièges du Parlement Régional ont été pourvus et que le Président de ce Parlement a été élu. Malgré une forte opposition contre le PDK et l’UPK, la majorité des 111 sièges au Parlement a été remportée par la liste commune de ces deux principales forces de la région.

Mesut Barzani a été réélu comme Président de la région Autonome. Mais, les résultats de ces élections ont bel et bien montré que le parti de Calal Talabani, l’UPK, est en train de perdre sa crédibilité dans les villes où il avait toujours été soutenu jusqu'à présent, comme par exemple Sulleymania.

La liste « Goran » (changement) dont le leader est Mustafa Nosirwan* a obtenu 23,75 des voix devenant la troisième force de la région du Sud du Kurdistan. Elle principalement gagné des voix dans les villes où l’UPK a été toujours au pouvoir. La liste de Kurdistanî (Kurdistanienne) a obtenue seulement 57.34 des voix. Avec de tels résultats, en particulier ceux de l’UPK, il lui sera difficile de préserver son influence, comme cela l'est depuis 1991.

Ces résultats aux élections auront pour effet d'accélérer le processus de démocratisation dans cette région. Désormais personne ne peut empêcher la progression d’un système démocratique et moderne dans cette partie du Kurdistan. La dynamique démocratique qui devrait se développer dans cette région influencera les Kurdes des autres régions du Kurdistan, en particulier au nord en Turquie et à l'est en Iran.

Le problème de Kirkouk

Bien que l’Irak ne subisse plus le régime dictatorial de Saddam Hussein, les problèmes de ce pays ne sont pas résolus. Il y a toujours de sérieuses questions qui attendent une solution. La présence des Américains ne donne pas d'espoir à la population, surtout pour en ce qui concerne le développement d’une véritable stabilité démocratique. D’après ce que nous pouvons constater, les intérêts des Américains ne permettent pas une véritable démocratisation des pays du Moyen-Orient. C’est pourquoi les problèmes de la région de Kirkouk ont plus en plus empiré et je pense que le référendum pour Kirkouk ne s'est pas fait à cause de l'intervention des Américains.............(voir le livre)

Le projet en question a été approuvé le 22 juillet 2008 par le Parlement irakien, dans un contexte très tendu. En raison de la dangerosité de ce projet de loi, seulement 140 députés sur les 275 étaient présents lors des votes. De nombreux parlementaires avaient dénoncé des irrégularités dans la procédure. Bien sûr les votes ont été boycottés par 54 députés Kurdes.

À cause de la réaction des Kurdes, le Conseil Présidentiel irakien, composé du chef de l'État, Calal Talabani, et de ses deux adjoints, a décidé d'opposer son veto au texte du projet. Mais, malgré cette attitude de Calal Talabani et de ses adjoints, leur opposition au projet n'a rien donné d’une façon concrète et donc le résultat n’a pas été changé. En clair, le Conseil Présidentiel irakien a accepté l’adoption du projet et renonce à la nécessité d'appliquer l’article 140 de la Constitution irakienne. Bien sûr cette attitude ne peut, en aucun cas, être approuvée par les Kurdes, car c'est une grave atteinte à la Constitution du pays.

J’aimerais attirer l’attention sur la position des États-Unis qui a été bien pesante dans cette affaire. Le rôle négatif des Américains a encouragé les Turkmènes et les Arabes à faire passer cet article 24. La Grande-Bretagne a, également, fait pression sur les Kurdes pour qu'ils acceptent les exigences des Arabes et des Turkmènes. Tout cela afin de contenter la Turquie qui ne veut toujours pas prendre en considération, ni surtout permettre de renforcer le poids du gouvernement régional kurde. Elle ne supporte pas l’existence de Kurdes qui peuvent se diriger eux-mêmes et ce par peur de la contagion dans sa propre région kurde.

À cause de l'attitude provocante des Turcs, même les visites des dirigeants Kurdes à Kirkouk sont boycottées. Par exemple, au début du mois d’août 2008, le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani s’est rendu dans cette ville pour transmettre un message de paix à Kirkouk et il a été, pendant quelques heures, boycotté par les représentants du Front Turkmène irakien. À travers les médias turcs, nous avons vu combien la Turquie est satisfaite de l'organisation des manifestations organisées par ce front des Turkmènes contre les dirigeants kurdes............(voir le livre)

D’après moi, la solution au problème de cette ville aurait dû se faire selon l'article 140 de la Constitution irakienne, puisque cet article prévoit la tenue d'un référendum après que des mesures auront été prises pour annuler les conséquences de l'arabisation forcée menée par Saddam Hussein dans cette région riche en pétrole. La ville fait partie du Kurdistan, mais toutes les composantes de cette ville, les Kurdes, les chrétiens assyriens, les Turkmènes et les Arabes doivent y vivre ensemble.

Les Kurdes en Iran

L'Iran, composé de multiples ethnies, a bénéficié, depuis le début de son histoire contemporaine, d'une décentralisation administrative, avec quatre provinces principales, sur base ethnique et historique, et de nombreuses autres sous-régions habitées par des minorités. La plus grande province, qui couvre le centre-ouest, de l’Iran, est historiquement une région à forte concentration persan et constitue le centre de la civilisation. En Iran, il y a une région habitée par les Kurdes situé au nord-ouest, elle est appelée officiellement Kurdistan. C’est sous ce nom que cette région a été considérée comme une unité politique et administrative depuis des siècles. Les Kurdes de cette partie du Kurdistan ont eu plus de chances que les autres Kurdes. Au cours des siècles, les Kurdes et les Iraniens, ethniquement très proches, ont pu vivre ensemble et se partager des ressources du pays............(voir le livre)

La Fédération de l’Islam Démocratique de l’Iran aurait pu devenir un espoir réel répondant aux aspirations des Kurdes et dépasser le stade du slogan en parvenant à une synthèse qui aurait pris en compte les réalités culturelles, législatives et administratives de l’Iran et qui aurait pu les interpréter avec soin. La confrontation entre ces réalités et les modes d'évaluation aux normes démocratiques constituait un grand pas dans la voie de la solution. De toute façon, la liberté de l’expression culturelle, de l’instruction en langue maternelle et la liberté des médias existent même si son exercice est limité. De la même manière, l’administration provinciale du Kurdistan est une réalité et il est possible d'aller plus avant en popularisant ces concepts et institutions, en leur donnant une essence futuriste, et, pour ce faire, en fondant des organismes compétents pour tout gérer. En ce sens, il serait bon de porter des réglementations adéquates à l’ordre du jour des révisions constitutionnelles et législatives.

Si on compare ces deux pays, la Turquie et l'Iran, c'est de la démocratie que viendra une solution pour la question kurde en Iran. En conséquence, on peut créer une synthèse entre l’Islam et l’interprétation de la démocratie contemporaine occidentale. Dans cette perspective, avec une conviction certaine et dans une démarche assurée et pratique, on peut affirmer que la foi et la morale conjointe de Zarathoustra et d'Abraham, ainsi que le mouvement Kawa, évoquant la libération des Mèdes, apporteront la quintessence dont la civilisation démocratique a besoin. En ce sens, tous peuvent apporter une contribution importante à la synthèse entre la justice, la morale et la liberté.

C'est dans la partie du Kurdistan Iranien qu'a été proclamée, le 22 janvier 1946, à Mahabade, la seule République kurde qui a été fondée à l’avant-garde de Qadî Muhammed* . N'ayant jamais pu exister réellement, cette République a été écrasée à la fin de la même année, le 17 décembre 1946, par le régime de Mohammed Reza Pahlavi.

Rappelons que déjà en 1930, le père de Mohammed Reza Pahlavi, Reza Shah, avait fait assassiner l'un des principaux chefs tribaux kurdes, Ismail Simko. Après l’écrasement de la république de Mahabade, quelques centaines de Kurdes, avec Mustafa Barzani, ont pu passer les frontières d’Azerbaïdjan et se réfugier chez des Soviétiques. Selon les archives des Soviétiques, le 18 mais 1947 un groupe de 499 Kurdes aurait passé la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan. Certains de ces Kurdes y sont restés jusqu’en 1958, les autres y ont organisé définitivement leur vie............(voir le livre)

Depuis 2004, une nouvelle organisation a été créée par les Kurdes dans cette partie du Kurdistan. C’est le PJAK (Parti pour une Vie Libre au Kurdistan, le 4 avril 2004) qui devient une force très importante. Depuis sa création, l’armée du PJAK multiplie les embuscades à partir des montagnes du Sud du Kurdistan. Téhéran accuse Washington et Israël de financer le PJAK pour déstabiliser le régime.

Les Kurdes en Syrie

En Syrie vivent près de deux millions et demi de Kurdes dont la plupart ont de liens parentaux avec les Kurdes du Nord (Turquie). Depuis son indépendance soit à la fin du protectorat français, le régime syrien a adopté une attitude ambivalente vis-à-vis de la question kurde. En 1962, la Syrie a privé plus de 150.000 Kurdes de la nationalité syrienne. Le nombre de ces Kurdes sans pièces d’identité se monte aujourd’hui de 400 à 500 mille personnes. Après avoir mis sur pied, des brigades d'élite constituées de Kurdes et utilisées notamment contre l'opposition islamique, le régime alaouite a tenté de coopter des dignitaires religieux en nommant grand mufti le cheikh kurde Ahmed Kuftaro (de 1964 jusqu'à sa mort, en 2004).

Après le coup d’état du 12 septembre 1980 en Turquie, le leader du PKK, Abdullah Öcalan, s'est réfugié au Kurdistan de Syrie où il a œuvré avec le soutien indirect de Hafiz Essad (Président de la Syrie de l'époque). La présence d’Abdullah Öcalan et des autres militants du PKK a influencé les Kurdes de Syrie qui se sont organisés au niveau politique. D'autre part, la Turquie n’a jamais accepté la présence des Kurdes de la guérilla et leur entraînement en Syrie. Les autorités turques ont souvent demandé à la Syrie qu’elle stoppe son aide aux combattants kurdes. En 1999, les Turcs ont même menacé d'intervenir en Syrie.............(voir le livre)

Depuis 2003, le Parti de l’Union Démocratique (PYD) est devenue l’organisation la plus importante et la plus influente parmi les Kurdes de Syrie. Ce parti, qui est considéré comme illégal par la Syrie, mène diverses activités dans les régions kurdes de Syrie, ainsi qu'à Damas et à Halep, où vivent également des dizaines de milliers de Kurdes. En Europe, il y a également des bureaux et des associations du PYD. La sympathie des Kurdes envers ce Parti augmente de jour en jour. Il est donc évident que nous pouvons considérer le PYD comme étant une organisation représentative des Kurdes en Syrie.

Le livre, dont cet article fait partie, peut être commandé par le mail : farasin@hotmail.com

03/08/2010

La Turquie va vers la guerre civile

Le conflit entre les Kurdes et la Turquie, qui dure depuis près d’un siècle, s’amplifie de jour en jour. Depuis le 1° Juin dernier, date où le PKK a déclaré un nouveau processus d’autodéfense, les affrontements sont devenus quotidiens, non seulement dans plusieurs régions du Kurdistan et aussi dans certains régions de la Turquie.

Si, selon mes observations, les autorités turques ne réagissent pas en prenant en compte les intérêts du pays et du peuple, ces affrontements amèneront la Turquie vers une guerre civile.

Il y a une semaine, deux districts, Dörtyol (district de Hatay) et Inegöl (district de Bursa), sont devenus les foyers d’un soulèvement des ultranationalistes turcs qui veulent briser la volonté du peuple kurde dont les droits fondamentaux sont bafoués : les habitations et les lieux du travails des Kurdes vivants dans ces deux districts et les locaux du BDP (principal parti kurde en Turquie) ont été attaqués et, au lieu d’empêcher ces agressions et d’arrêter les coupables, la police et la gendarmerie ont protégé les agresseurs ; ce comportement a été encouragé par le gouvernement d’AKP.

Le 29 Juillet dernier, un groupe de députés du BDP ont voulu se rendre sur les lieux, le district de Dörtyol, pour étudier la situation et visiter les Kurdes victimes des agressions. Mais, ce groupe des députés a été empêché par le gouverneur de Hatay, à la demande des agresseurs et sur ordre du ministère de l’intérieur : nul ne peut donc nier que le gouvernement turc a ouvertement pris la position en faveur des fauteurs de trouble.

La police turque fait, ces derniers jours, des opérations dans plusieurs villes. Des dizains de Kurdes sont arrêtés pour avoir participé aux activités dont le but est de revendiquer les droits démocratiques.
                                                                              ***
Après un long processus de protestation lancé par des organisations des droits de l’homme, dont Amnesty International, les autorités turques ont commencé, avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle, à libérer des enfants kurdes emprisonnés, certains depuis plusieurs années, pour avoir jeté des pierres sur les forces de l'ordre, La nouvelle législation abolit également les articles de loi autorisant les tribunaux pour adultes à juger des mineurs.

Entre 2006 et 2008, 2.500 mineurs, environ, âgés de 12 à 18 ans, ont été présentés à des tribunaux pour enfants ou pour adultes. 200 mineurs, environ, sont actuellement en prison.

Je dois dire que la loi antiterroriste a été utilisée par l’Etat turc comme un moyen de briser la lutte du peuple kurde. Si le gouvernement d’AKP abolit, aujourd’hui, cette loi, c’est qu’il veut se donner une image démocratique pour demander les votes des Kurdes en faveur du changement de la constitution, qui aura lieu le 12 Septembre prochain.

Dans ce processus, le PKK affirme que ses combattants sont prêts à déposer les armes sous certaines conditions, notamment si Ankara accepte un cessez-le-feu et un dialogue. Dans un entretien à la BBC, Murat Karayilan, un des responsables du PKK, a déclaré que, si le problème kurde est résolu de façon démocratique via le dialogue, ils sont prêts à déposer les armes.

Je me permets de répéter ce que je dis souvent ; malgré toutes les politiques hostiles aux Kurdes, notre peuple se déclare toujours en faveur de la paix et prône une solution pacifique. Si, aujourd’hui, des institutions internationales, comme par exemple, les Nations Unies ou l’UE, prenaient des initiatives en faveur du règlement de ce conflit, une grande force intellectuelle kurde se mettrait à leur disposition pour trouver les bons moyens nécessaires.

Ahmet DERE / 01.08.2010

08/06/2010

Lettre ouverte aux députés Européens

Intervenez contre une guerre qui multipliera le nombre des victimes

Mesdames, Messieurs les députés européens,

Je me permets de vous envoyer cette lettre dans le but de solliciter auprès de vous une intervention contre une guerre qui peut amener la Turquie au chaos et provoquer des milliers de victimes dont les blessures ne pourront pas facilement être soignées.

Depuis le début du mois de Juin un nouveau processus de guerre a commencé en Turquie suite à la déclaration des militants kurdes qui ont annoncé la fin de son cessez-le-feu unilatéral, en vigueur depuis le mois d’avril 2009. Ces militants ont précise que la responsabilité de la fin du cessez-le-feu revient au gouvernement turc, en raison de ses attaques contre le peuple kurde. Ils attirent l’attention sur la perte des 1.500 de ses membres depuis un an.

Comme toujours, et encore une fois ce sont les Kurdes qui deviennent victimes de cette guerre. Sans une intervention extérieure, cette guerre va approfondir les oppositions entre les Kurdes et la Turquie, et boucher toutes les voies qui peuvent résoudre la question kurde.

Il est important de savoir que, depuis le début de cette année, la Turquie coopère avec l’Iran, en matière militaire et de renseignements pour anéantir la résistance du peuple kurde. Surtout depuis le mois de Mai, chaque jour, il y a des opérations turques et iraniennes, menées dans les montagnes kurdes, où résident aussi de simples villageois.

Selon mes observations, la Turquie est en train de forcer la main des Kurdes d’Irak en vue d'une coopération militaire contre la guérilla du PKK. Je ne sais pas si les autorités de la région kurde d’Irak vont réellement se ranger aux côtés de la Turquie, mais cette volonté de la Turquie montre sa décision en ce qui concerne ce processus de guerre.

Mesdames, Messieurs, les députés européens,

Je veux souligner que le gouvernement de l’AKP et les partis de l’opposition, comme CHP et MHP, sont entrés dans un processus électoral. Qui se nourrit du populisme en vue de gagner les élections. C’est pourquoi, en ce moment la région kurde est abandonnée à la justice des militaires.

Il n’est pas de l'intérêt de l’Union européenne que cette guerre continue. Dans cette optique, je trouve très important qu’il y ait une intervention de votre institution afin de rétablir un processus de dialogue entre les Kurdes et les autorités turques. Sur la demande de votre institution, les intellectuels kurdes peuvent apporter leur contribution à vos démarches. Pour tous vos démarches, je suis à votre disposition.

Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs, mes meilleures salutations.

Ahmet DERE
Journaliste / Ecrivain Kurde
Le 08.06.2010
Mail : farasin@hotmail.com


NOTE: Le livre de l'écrivain Ahmet DERE "Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales" vient de paraître, au prix de 15€. Toute information sur les commandes et les modalités de paiement auprès de : farasin@hotmail.com ou farasinblognews.yahoo.com.
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Farasin Blog News

08/05/2010

La Guerre ou la Paix ? -Ahmet DERE-

Malgré les démarches dites "ouverture démocratique et processus de paix" du gouvernement AKP, la Turquie entre dans une nouvelle phase de guerre où elle y est peut-être poussée. Alors que dans le monde entier on accepte de résoudre des problèmes les plus difficiles par des processus démocratiques, la Turquie pour qui la question kurde reste une blessure profonde, n'envisage pas d'autre solution pour régler cette question que de croiser le fer avec les militants kurdes et de s'engager résolument dans la guerre On peut dire déjà que l'avenir va être effrayant.
Après l’attaque de la guérilla kurde, la semaine passée, contre un poste militaire dans la région de Dersim, où 5 soldats ont été tués, le chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug, a ouvertement menacé les Kurdes d’un écrasement massif et promis d'utiliser tous les moyens d'Etat pour anéantir la guérilla du PKK ; il a également, devant les membres de la presse, menacé et insulté les médias turcs au motif qu'ils avaient osé parler de la faiblesse de l’armé turque dans sa lutte contre le PKK. Ce raidissement militaire, par la violence des propos tenus, mis en parallèle avec les opérations armées, ne sera pas sans influence sur la politique du gouvernement et autres autorités institutionnelles de ce pays qui tentent aujourd'hui un rapprochement.

L'armée turque a mené, ce mois d’avril, une série d’opérations militaires dans les régions kurdes et un transfert de troupes s'est intensifié, depuis la dernière semaine d’avril, vers ces régions tenues par les militants kurdes. Selon les observateurs sur place, les dirigeants des associations des droits de l’homme et les journalistes seraient surtout visés, mais il est patent que la population civile, aussi menacée, sera la première victime des affrontements.

Alors que le procès Ergenekon se poursuit devant des tribunaux au fil des audiences, l’armée turque fait pression afin de pousser le pays vers la guerre. Cette approche militaire planifiée a pour but d'attirer l’attention de l’opinion publique sur la nécessité de renforcer la position des généraux. Cette stratégie a nui beaucoup à la Turquie, surtout depuis 1993, date à laquelle le PKK a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. En analysant ces événements, je vois un grand danger pour l’avenir de la démocratie et de la paix dans ce pays.

La Turquie veut s'assurer du soutien du gouvernement de la région kurde de l’Irak dans la lutte contre le PKK et d'après ce que je vois, les Kurdes de cette région n’ont pas encore répondu à cette demande ; je ne pense pas que ces Kurdes prennent place aux côtés d’un Etat qui veut écraser leurs frères.

De son côté, le PKK se déclare prêt à continuer la guerre : si, selon les déclarations de ses dirigeants, l’armé turque persiste à mener des opérations militaires et si la politique négationniste l’AKP perdure, ses militants multiplieront leurs attaques contre des cibles militaires.

D’après ce que je vois, la situation réelle en Turquie n'est pas perçue par les européens qui font semblant de croire que la Turquie fait des efforts pour avancer dans le processus de négociation avec l’Union européenne ; la politique des Etats Unis d’Amérique est à mettre, de ce point de vue en parallèle avec celle de l’UE.

Cette année sera déterminante pour la Turquie qui doit choisir entre la Paix et la Guerre. Si elle choisit la guerre, on peut prévoir qu'elle rentrera dans un cycle de violence pour au moins quelques années.

Ahmet DERE / 08.05.2010

Note: Vous pouvez trouvez mes analyses, en ce qui concerne la volonté des Kurdes pour la paix, dan mon dernier livre "Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales".

02/04/2010

LE QUATRIEME LIVRE D'AHMET DERE

Ce quatrième livre d'Ahmet DERE est avant tout un message d'espoir. Un message d'espoir pour la communauté kurde et un message adressé aux dirigeants européens : oui, une solution politique à la question kurde est possible. Oui, le chemin qui y mène est ardu, semé d'embûches, mais il faut faire confiance aux fondements humanistes des pays européens pour porter une résolution conforme aux Droits de l'Homme.

Depuis plusieurs millénaires, l'Anatolie est un haut lieu de la culture des hommes. C'est un berceau de civilisations où de nombreux peuples se sont rencontrés, parfois affrontés.

Ahmet DERE propose à l'Europe de relever le défi de la reconnaissance des droits du peuple kurde. Il lui demande de reconsidérer son approche jusqu'ici frileuse de la question kurde pour laquelle elle porte pourtant en partie une responsabilité avec la signature du Traité de Sèvres et ses suites. C'est une main tendue vers les responsables européens qui peuvent user de leur influence politique pour rapprocher les bords de la cicatrice entre Turcs et Kurdes.

Il serait paradoxal qu'aux frontières de l'Europe, sein même du territoire d'un pays musulman moderne, une injustice concernant un peuple perdure. Il ne serait pas acceptable que les Kurdes, composante d'Anatolie du sud est depuis plusieurs millénaires, soient discriminés, tenus à l'écart du développement. Il est inconcevable que ce peuple de plusieurs millénaires voit sa culture niée. Ce peuple est et restera là, sur son sol. Ce fait est incontournable et il est du devoir d'une grande nation comme la Turquie qu'il soit intégré au progrès social et économique du pays tout entier, comme toute composante doit être associée à ce progrès. A ce titre, les Kurdes doivent aussi faire partie intégrante du système démocratique du pays. Les Kurdes sont des citoyens à part entière de la Turquie et il faut cesser de les obliger à une posture guerrière de résistance et de survie en niant leur culture et en les tenant à l'écart du partage des richesses.

Le livre d'Ahmet DERE est aussi une main tendue vers le peuple turc et son gouvernement. Ahmet DERE poursuit dans cet ouvrage ce qu'il a construit avec patience et constance auprès des institutions politiques européennes. Personne n'a de légitimité pour refuser cette main. Il est grand temps d'ouvrir la porte à la réconciliation et d'œuvrer pour elle.

Le progrès prend la voie du dialogue entre les hommes, pas celle des armes qui, depuis des décennies, ont montré leur incapacité, de part et d'autre, à ouvrir la moindre brèche dans le mur de l'incompréhension, du rejet et de la haine. Tant de combats inutiles, tant de haine accumulée, tant de rancœur, devront être dépassés. C'est un projet à la mesure des peuples d'Anatolie que propose le livre d'Ahmet DERE.

C'est un livre détaillé, fouillé. Ce livre est un livre partisan, écrit par un partisan : celui du parti pris de la raison et de la Paix. La porte est ouverte, de nouvelles pages d'histoire sont à écrire par les hommes de bonne volonté et de justice. A l'horizon de la parole écrite, brillent l'espoir d'un peuple et une paix partagée.

Alain Callès
02.04.2010

11/03/2010

"Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales" peut être commandé par Mail: farasin@hotmail.com

Sommaire
-- Préface

-- Préambule

Première Partie
-- LES KURDES

- Les Kurdes en Turquie
- Les Kurdes en Irak
* Le problème de Kirkouk
- Les Kurdes en Iran
- Les Kurdes en Syrie
- Le Mouvement de la Liberté créé au Nord du Kurdistan
- Le nouvel an kurde Newroz

Seconde Partie
-- LA TURQUIE ET LA RÉALITÉ DE LA QUESTION KURDE

- Le nationalisme et le fondamentalisme se développent en Turquie
- L'itinéraire politique de la Turquie vers l'UE et les Kurdes
- Les gouvernements d’AKP face à la réalité kurde
* La Présidence d’Abdullah Gül
- Les élections municipales du 29 mars 2009

Troisième Partie
-- LES KURDES EN EUROPE

- La question kurde, l’Europe et la Turquie
- La naissance de la diaspora kurde en Europe
* Les Kurdes au sein de la capitale européenne
* Les relations des Kurdes avec les institutions politiques belges
- Criminalisation des hommes politiques Kurdes en Europe par l’État turc

Quatrième Partie
-- UNE SOLUTION DEVENUE INDISPENSABLE

- Un résumé concernant l’approche européenne de la question kurde
- Les responsabilités directes des Européens vis-à-vis de la question kurde
* Le Conseil de l’Europe et la Turquie
- Le silence européen face aux aspirations des Kurdes
- La nécessité du dialogue pour la paix
- Le rôle du Parlement Européen face à la question kurde
- Les conférences internationales au Parlement Européen
* Points communs de toutes les résolutions finales
* Au niveau des droits de l'homme et l’adhésion
* L’aspect central de la question kurde
* Des mesures pour établir la confiance
- Le procès d’Abdullah Öcalan et l’Europe

Cinquième Partie
-- LA VOLONTÉ DES KURDES EN FAVEUR DE LA PAIX

-Feuille de Route du KADEK
- Déclaration du KKK et de nouveau un cessez-le-feu
- Malgré toutes les approches négatives les cessez-le-feu ont continué
* La position de l'État turc
- Les Kurdes sont toujours victimes d’une sale guerre
* Le système des protecteurs de village
- La Turquie a voulu envahir le Kurdistan Irakien
- Règlement pacifique de la question kurde en Turquie
- Déclaration du KCK et du Kongra-Gel
- Vers une solution démocratique à la question kurde
- La possibilité de trouver une solution démocratique
- Une nouvelle ère dans la recherche de solution à la question kurde
- La conjoncture internationale force la Turquie
- La Turquie est devenue le tombeau des partis politiques
* Première opération contre le BDP

Sixième Partie
-- LE PROCESSUS DES NÉGOCIATIONS ENTRE L’UE ET LA TURQUIE

- Le premier pas de la Turquie vers l’Europe - Les difficultés du processus
- L’aventure européenne de la Turquie
* La question de Chypre
- Les Rapports de la Commission européenne
* Les rapports de la Commission européenne de 2007 et de 2008
- L’UE souhaite-t-elle la résolution de la question kurde ?
* Hypocrisie dans l’approche de l’Union européenne
- L’Approche des Kurdes face à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne
* La question kurde sur la table des négociations
*La tâche du BDP dans le processus des négociations
- Le vrai visage de la Turquie et les responsabilités de l’UE
- De 2007 à 2009 le processus des négociations

Septième Partie
-- LA POLITIQUE ALLEMANDE ET FRANCAISE FACE À LA RÉALITÉ KURDE

- La France et les Kurdes

-- CHRONOLOGIE

-- Index des noms d’organisations

07/03/2010

Solution Raisonnable


Tout d'abord, il est nécessaire d'accepter et de reconnaître que la question kurde est à résoudre sans perdre du temps. Certes, la Turquie est concernée au premier plan par cette question, mais de façon générale, tous les pays de l’Union européenne ont une part de responsabilité. Surtout depuis le début du 21ème. siècle, qui marque le début de négociations entre les Européens et la Turquie, la résolution de cette question est de plus en plus prégnante dans l’UE.

Malgré le poids sans cesse croissant de la question kurde pour l'Europe, e les politiques européennes ne s'en emparent pas pour trouver une résolution.. Au contraire elles se durcissent de plus en plus niant ainsi une solution raisonnable. Actuellement ce qui se passe en Belgique, en Italie et en France mène l’UE vers une impasse. La criminalisation des responsables politiques kurdes et de leurs institutions ne fait que de rendre encore plus difficile la résolution pacifique de la question kurde. Cela ne correspond ni aux intérêts ni aux critères européens.

Selon moi des pays comme la France, l’Italie et la Belgique peuvent jouer un rôle important en ce qui concerne la question kurde. Ces trois pays, où existent certaines organisations de la diaspora kurde en Europe, peuvent peser, avec leurs ressortissants Kurdes. Dans ces trois pays je connais plusieurs hommes politiques qui connaissent bien la question et qui pourraient user de leur force de conviction pour que la Turquie et les Kurdes à se rassemblent autour d’une table pour trouver une résolution commune. Malgré les évènements de ces derniers jours, je pense qu' il existe encore une chance pour réaliser ce qu’il faut faire.

Ce rôle que j'évoque pour ces trois pays renforcera aussi la position européenne vis-à-vis des forces internationales. Nous avons appris de l’histoire que, pour être efficace sur la scène internationale il faut garder et reconnaître au Moyen Orient son poids. La force qui ne respecterait pas cette région importante du monde, n’a pas guère chance d’être efficace dans les autres régions de notre continent.

Aujourd’hui les Kurdes constituent une force considérable qui se développe de plus en plus au Moyen Orient. La diaspora kurde qui est dispersée dans le monde renforce aussi cette position des Kurdes. Donc, surtout pour les pays Européens, il est dans leurs intérêts de bien prendre en compte l’avenir de ce peuple. Aucune des opérations recommandées actuellement par l’état turc n’enrichit la position de l’Union européenne.

Je pense, surtout pour les autorités de l’Union européenne, que le temps d'une réflexion en profondeur sur la question kurde est arrivé. Cette question n’est pas liée à l’adhésion de la Turquie à l’UE. La résolution de la question kurde, ou sa non résolution,, n’exige ni l’adhésion ni l’éloignement de la Turquie à l’Union européenne. Ainsi, la criminalisation des responsables politiques kurdes et de leurs organisations n'a pour conséquence que de discréditer l’image démocratique des pays européens.

Le Parlement Européen et la Commission européenne doivent prendre leurs responsabilités afin d’améliorer l’atmosphère tendue au sein des kurdes. Il y a certain moments de l'histoire qu’il ne faut pas rater.

Ahmet DERE / 08.03.2010

02/03/2010

Un journaliste kurde risque 525 ans de prison en Turquie

Lundi 22 février 2010 à 18h35

VIENNE, 22 fév 2010 (AFP) — L'Institut international de presse (IPI) a fait part lundi de son inquiétude sur le sort d'un journaliste kurde menacé de 525 ans de prison lors d'un procès en Turquie.

Vedat Kursun, ancien responsable du quotidien kurde Azadiya Welat, est poursuivi pour avoir "glorifié des crimes et des criminels" et "aidé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à faire de la propagande" dans ses articles.

Entendu vendredi après 13 mois de détention provisoire, M. Kursun attend en prison le délibéré du tribunal de Diyarbakir. Le parquet a réclamé 525 années de prison.

Le successeur de M. Kursun à la tête de la rédaction d'Azadiya Welat a été condamné le 12 février à 21 ans de prison pour les mêmes motifs, ajoute l'IPI.

"Ce n'est pas la première fois que les autorités utilisent des lois antiterroristes pour étouffer la liberté de la presse et la liberté d'expression en Turquie", a déploré David Dadge, directeur de l'IPI, cité dans un communiqué.

L'organisation basée à Vienne avait épinglé la Turquie dans son dernier rapport annuel.

28/01/2010

La Turquie vit au rythme des opérations militaires et policières

En Turquie les choses se développant très lentement, il me semble que l’an 2010 ne sera pas très différent de l’an 2009.

L’année dernière, durant 365 jours, le pays a vécu au rythme des opérations militaires, policières et judiciaires : l’opération dite Ergenekon continue toujours à faire des vagues et personne ne peut en deviner la fin.

La presse turque publie de nouveaux dossiers concernant les projets secrets de militaires dans lesquels ils projettent de faire des coups d’état militaires. Nous ne savons pas si la justice turque va s'employer à dévoiler les vrais responsables militaires de ces projets qui vont à l'encontre des critères démocratiques et des droits de l’homme. Sur ce point, je pense, l’Union Européenne doit faire attention et surveiller la procédure judiciaire suivie par la Turquie qui devient petit à petit membre de cette institution et qui pourrait, à terme, mettre en danger certaines valeurs morales défendues par les pays européens.

Je veux rappeler que, depuis la création de la Cour européenne des droits de l’homme, en 1959, la Turquie, membre du Conseil de l’Europe, est, avec ses 2 295 condamnations, le pays qui détient le triste record des condamnations.

Par ailleurs, les opérations policières dirigées contre les dirigeants du BDP (Le nouveau Parti des Kurdes en Turquie) continuent : plus de 1500 dirigeants et membres du DTP (Parti interdit par la Cours Constitutionnelle turque le 11 décembre 2009) et du BDP ont été arrêtés et leur sort est incertain. Les milieux démocratiques admettent que ces arrestations sont injustes et, les Kurdes disent que c'est le début d’un coup d’état encore caché aux yeux du monde entier.

Le Parlement Européen va, ces jours-ci, rendre public son rapport annuel sur la Turquie et Mme. Oomen Ruijten Ria, à mon sens, doit attirer l’attention de tous sur les opérations "Ergenekon" et celles menées contre les dirigeants des partis kurdes; dans le cas contraire, le Parlement Européen perdrait sa crédibilité aux yeux des Kurdes et des démocrates turcs.

A la suite des protestations portées par les Kurdes en Europe, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a envoyé une délégation à Imrali dans le but d’examiner la situation d’Abdullah Öcalan. La délégation composée de six experts du CPT a inspecté les nouvelles dispositions mises en place par les autorités turques pour Abdullah Öcalan. Selon les informations données, cette délégation a aussi rencontré les cinq autres détenus transférés dans la même prison depuis deux mois ; il faut rappeler que ce transfert a été demandé par le CTP, lors de sa visite d'inspection en 2007. Il aura donc fallu un certain temps pour qu'Abdullah Öcalan soit transféré dans une autre cellule du même pénitencier.

Il faut rappeler aussi que suite aux mauvaises conditions de détention, Abdullah Öcalan souffre de problèmes de santé qui rendent soucieuse la population kurde craignant pour la vie de son leader.

Ali Hassan al-Majid dit "Ali le Chimique", a été pendu lundi à Bagdad. Bien que je sois contre la peine de mort, il arrive, parfois, que je me réjouisse de l’exécution de cette peine capitale. Ali le Chimique avait décidé de gazer la ville de Halabja, en 1988, faisant plus de 5000 morts. Cette exécution ne rend pas la vie aux victimes, bien sûr, mais elle était nécessaire pour permettre aux proches parents des victimes de faire leur deuil. C'est aussi l'occasion, pour moi, de réclamer une procédure identique contre les responsables militaires turcs qui ont décidé les opérations faisant des milliers de victimes au Kurdistan de Turquie.

Ahmet DERE / 28.01.2010

04/01/2010

Première opération contre le BDP

Une nouvelle phase de répression a commencé en Turquie dans le silence assourdissant des forces internationnales et des pays défenseurs des Doits de l'Homme. Ce processus peut évoluer vers un véritable génocide . L’AKP se montre persuadé qu'il continuera d’utiliser une force sans limite le peuple Kurde.

Dans l’histoire de la République de Turquie on ne peut que constater que tous les partis et toutes les organisations considérés comme pro-kurdes ont été la cible de la répression étatique en Turquie. C’est après 1990 que les partis politiques ont commencé de parler de la réalité kurde. Le HEP (Parti du Travail du Peuple) a été le premier qui est entré sur la sein politique de Turquie en défendant ouvertement la cause kurde. Dès la création de ce parti, la répression militaire et paramilitaire s’est accentuée contre ses membres. Suite à l’interdiction du HEP, c’est le DEP qui l’a remplacé. En 1994 un des députés de ce dernier Mehmet Sincar a été assassiné au Kurdistan par les forces paramilitaires. La même année le DEP a été interdit par la même Cour, certains de ses députés ont été emprisonnés, d'autres ont été contraints de quitter le pays.

Après le DEP, le HADEP, le DEHAP et le DTP, le BDP a été créé. A son tour le BDP est devenu la cible de la même répression. Après le passage des 19 député et des 94 Maires du DTP au BDP et la création d’un groupe politique à l’Assemblé Nationale de Turquie, la première opération policière a été effectuée contre ce parti dans plusieurs villes au Kurdistan et en Turquie. Ces opérations ont continué pendant plus d’une semaine et c'est en tout une centaine de dirigeants et de membres de cette organisation qui a été arrêtée et emprisonnée. Dans ces opérations le Co-président du Congrès de la Société Démocratique, Hatip Dicle a été aussi arrêté. M. Hatip Dicle, a été en même temps le porte parole du Congrès de la Société Démocratique et l'ancien député du DEP, ayant passé plus de 11 ans en prison.

Dans ces opérations les policiers ont fait des descentes dans les locaux de l’association des droits de l’homme à Diyarbakir. A Dersim ce sont les maisons des membres de l'Assemblée des femmes qui ont été perquisitionnées par la police de la direction de la sécurité publique. Le président de l’association des droits de l’homme à Diyarbakir Muharem Erbey a été aussi arrêté, il est toujours maintenu en prison actuellement.

Il s'agit là de la troisième vague d'arrestations contre les milieux kurdes depuis le début de l'an 2009.

Avec l’interdiction du DTP, depuis le 11 décembre 2009, les forces de l’ordre turques sont en train d’utiliser la répression un peu partout dans les régions du Kurdistan et en Turquie. Notamment depuis le 25 décembre dans les régions de Diyarbakir, Van, Yuksekova, Cizre et Mus une vraie terreur d’état est pratiquée.

Le 18 décembre 2009 dans la région de Mus, à Bulanik, lors d'un meeting de protestation contre l'interdiction du DTP, un protecteur de village a tiré sur la foule, tuant deux civils et en blessant une dizaine d’autres. Les témoins et les survivants ont rapporté que ce tueur était accompagné par la police au moment où il a tiré sur la foule.

Actuellement l’atmosphère est très tendue dans les régions au Kurdistan et en Turquie. Personne ne sait que va se passer dans les premiers mois de l’an 2010, surtout en ce qui concerne la situation au Kurdistan.

Ahmet DERE / 03.01.2010