18/09/2010

En quoi consiste le référendum en Turquie

Le 12 septembre dernier les électeurs turcs ont voté les 26 amendements concernant la constitution. Nous pouvons dire que, ces amendements « limitent », désormais, les pouvoirs de la hiérarchie judiciaire et de l'armée. Avec cette vote, on peut aussi constater qu’il y a eu une volonté de la majorité des citoyens de Turquie de sortir du régime de tutelle militaire lié à la Constitution de 1982 et de poursuivre le processus de la démocratisation vers une « mentalité européenne ».

Cette réforme constitutionnelle exige que le nombre des membres de la Cour constitutionnelle passe, désormais, de 11 à 17, dont trois nommés par le Parlement, qui est contrôlé depuis 8 ans par l’AKP. Ainsi, elles ouvrent la voie de jugement par la Cour constitutionnelle, pour le chef d'état-major des armées et ses quatre plus hauts commandants.

Un des points importants, dans le paquet de ces réformes, c’est celui qui donne le droits aux citoyens turcs de saisir la Cour constitutionnelle sur des questions des droits de l'homme, après avoir épuisé toutes les recours judicaires.

Ce nouveau changement, qui amende la loi fondamentale de 1982, héritée des militaires, après le coup d'Etat de 1980 et déjà modifiée à plusieurs fois, donne le droits au jugement, de manière plus systématique, des soldats en temps de paix pour tentative de coup d'Etat. Enfin, le texte autorise aussi le procès des leaders du coup d'Etat du 12 septembre 1980. Mais, actuellement il y a une vraie incertitude à ce sujet. Selon ces réformes, l’interdiction des partis politique deviennent aussi difficile, désormais, une seule institution judiciaire ne pourra plus décider la dissolution d’un parti politique.

La principale force de l’opposition, CHP n’a pas voté pour, à cause tout simplement, sous le prétexte de défendre la laïcité, qu’elle veut défendre un régime sous contrôle des militaire. Personne ne peut défendre la position de ce parti par d’autres raisons.

Avec les résultats de ce référendum, on peut dire que le gouvernement de l'AKP a pris certaines mesures pour améliorer le respect de la loi. Néanmoins, ce parti n’a pas pu convaincre les kurdes. C’est pourquoi, le principale parti pro-kurde BDP a pris une position de boycotte. Suite à cette position de BDP, la participation dans les régions kurdes n’a pas passé de 45%, tendis que la participation nationale a été de 77%. Dans certains districts kurdes, le taux de la participation a été moins de 7%. Il ne faut pas traduire cette position des kurdes comme ils étaient contre ce changement, mais les kurdes voulaient que certaines articles concernant la reconnaissance des leurs droits culturels et identitaires soient aussi comprises dans le paquet des amendements. C’est pourquoi le BDP a définis sa position en faveur de la boycotte. J’espère que les autorités turques et aussi européennes, prendront, désormais, en considération le nombre des électeurs qui ont boycotté ce référendum en demandant un dialogue entre les autorités étatiques et les kurdes.

Je sais que Bruxelles soutenait ces réformes et elle a encourager l’AKP dans ces démarches. Mais, d’après moi elle ne doit pas arrêter de faire la pression sur le gouvernement turc afin de faire une changement complète de la constitution. Si non, avec ces réformes, personne ne peut garantir le processus d’une démocratisation pour ce pays, ni un respect pour les critères européens.

Malgré le cessez-le-feu déclaré par le PKK, depuis le 13 Août dernier, des opérations armées turques ne se sont pas arrêtées. Entre temps plusieurs affrontements ont eu lieu et une dizaines de militants ont perdu leur vie. Dernièrement, le 16 septembre, dans une explosion de mine, actionnée à distance, attribuée à l’armée turque, neuf civiles de la région de Hakkari, ont été tuées et quatre blessées, dont un bébé de 15 mois.

Voilà, la photo de la Turquie et le référendum.

Ahmet DERE (Journaliste / Ecrivain ) 17.09.2010

17/09/2010

Déclaration du Groupe GUE/NGL :Une occasion pour Erdogan d'entamer le dialogue avec les Kurdes

Réagissant aux résultats du référendum dans lequel les citoyens turcs ont adopté une révision de la constitution telle que proposée par le Premier ministre Erdogan, le Président du GUE/NGL Lothar Bisky a déclaré:
«Avec la révision réussie de certaines sections de la constitution turque, le gouvernement de l'AKP de Recep Tayyip Erdogan a pris certaines mesures pour améliorer le respect de la loi. Il a aussi démontré son pouvoir et sa capacité à gouverner. Néanmoins, Erdogan n'est pas parvenu à convaincre les citoyens de certaines régions kurdes spécifiques où la plupart des gens ont suivi l'appel du BDP pour un boycott.»

Sur les affrontements sanglants qui ont lieu en région kurde de la Turquie, Bisky insiste: "Après l'offensive militaire de taille de l'armée turque contre les groupes d'opposition armés kurdes, le PKK a fait un pas vers le gouvernement et a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. J'appelle le Premier ministre Erdogan à saisir l'opportunité de ce cessez-le-feu, et de faire usage de ce pouvoir renforcé en vue d'une «offensive vers la paix". Pour enfin parvenir à une solution durable et pacifique de la question kurde, un dialogue avec tous les représentants de la population kurde doit maintenant commencer.»

Bisky poursuit: «Bientôt, les citoyens turcs éliront un nouveau Parlement. Il est absolument nécessaire que les actes de criminalisation et de répression contre les politiciens kurdes cessent afin que la démocratisation, la paix et le processus de réconciliation sociale soient renforcées. En particulier, la clause de dix pour cent actuelle semble trop restrictive et devrait être révisée. Deuxièmement, les procès à venir des maires et militants arrêtés du DTP et BDP sera un test du respect du droit et l'histoire longue et triste d'interdictions de parti doit enfin se terminer. (www.guengl.eu, 15 septembre 2010)

01/09/2010

HISTOIRE DES KURDES -Ahmet DERE-

(Cet article est un résumé de la première partie du livre de l'ecrivain Ahmet DERE -Les Kurdes, la Turquie et les Forces Internationales-)

Les Kurdes sont d'origine indo-européenne et descendent, notamment, des Mèdes. Ils comptent, actuellement entre 35 et 40 millions de personnes. Plus de 20 millions des Kurdes vivent en Turquie, près de 7 millions en Iran, environ 6 millions en Irak, environ 2,5 millions en Syrie, plus de 1.5 million dans les pays de l’UE et plus de 1.5 million en Russie, dans les pays d'Asie centrale, en Azerbaïdjan, en Géorgie et en Arménie. Il existe également des communautés kurdes au Liban, au Koweït, en Australie, au Canada, aux États-Unis et au Japon. Nous pouvons dire que les Kurdes constituent le plus grand groupe ethnique sans État du monde.

Depuis les années 1920, les Kurdes luttent pour pouvoir faire reconnaître leurs droits à l’autodétermination. Tous les États qui abritent une communauté non-négligeable de Kurdes s’opposent activement à la reconnaissance de leurs droits.............(voir le livre)

Le Kurdistan a un passé historique riche et très ancien que nous connaissons un peu grâce aux découvertes archéologiques en Haute-Mésopotamie. Les premières traces d'un « village » ont été retrouvées à Zawi Chemi Chanidar (XIe-Xe siècle av. J.C.). À Jarmo (près de Kirkouk), on a retrouvé les premiers indices relevant de la culture d'Hassuna (VIe siècle av. J.C.), à laquelle succède la culture de Halaf (Ve-IVe. av J.C) que l'on retrouve également dans la région du Xabur.

La première civilisation de la région reconnue comme telle est celle des Hurrites (2300-1300 av. J.C.) dont les populations parviennent à une unité politique vers le XVIe siècle av. J.C. sous le nom de Mitanni dont les souverains portent des noms aryens. Erbil et Kirkouk sont des cités importantes de cet État. La région va être intégrée aux Empires médio-assyrien.

Au premier millénaire avant notre ère, commence dans la région du Kurdistan l'arrivée d'un peuplement iranien qui la marque ethniquement et linguistiquement.

À la fin du VIIe siècle, les tribus mèdes s'unissent et prennent Ninove comme capitale. En 612 av. J.C. ils vont jeter à bas l'Empire néo-assyrien. En 553 av. J.C. l'Empire des Mèdes sera intégré au sein de l'Empire de Perse, sous Cyrus le Grand. En 330 av. J.C. Darius III est vaincu par Alexandre le Grand auquel succéderont les Séleucides jusqu'en 141 av. J.C. puis arrivent les Parthes arsacides également iranophones qui bloqueront les Romains au Nord-est de l'Euphrate. Les Parthes sont remplacés en 246 de notre ère par les Sassanides qui imposent le Zoroastrisme comme religion officielle.

À cette époque, en Anatolie de l'Est, règnent les Arméniens arsacides voisins des Byzantins. Rappelons que pendant toutes ces périodes, l'autorité des États ne s'étend qu'aux plaines et aux pénéplaines. Les montagnards du Zagros et du Taurus oriental continuent à vivre en autarcie et en toute indépendance .C'est dans ce contexte que Xénophon raconte, dans l'Anabase, la retraite des mercenaires grecs retournant dans leur patrie et leur attaque par les Kardoukoi considérés comme des ancêtres des Kurdes.

Les Arabes musulmans, après leur victoire sur les Byzantins à Qadisha, en 637, vont également vaincre les Sassanides à Nehawend en 642, ce sera une défaite totale. La conquête arabe va s'étendre dans tout le Moyen-Orient. Les Kurdes vont s'opposer farouchement à l'invasion arabo-musulmane mais ils finiront par se rallier majoritairement à l'islam sans s'arabiser. Leur conversion à l'islam se fera surtout par le biais des confréries soufies et ils seront principalement sunnites et de règle Chafiite.

À la faveur de l'affaiblissement du pouvoir des califes, les Kurdes qui jouaient déjà un rôle important dans le domaine des arts, de l'histoire et de la philosophie, commencent à affirmer, dès le milieu du IXe siècle, une certaine puissance politique. Parmi les premières dynasties où principauté kurde connue est celle des Merwanides, créée en 984 qui a régné jusqu’à 1096. Cette dynastie kurde s'empare de Silvan, d'Amed, et de Nisibe.............(voir le livre)

Au début du XVI siècle, le pays des Kurdes devient l'enjeu principal des rivalités entre les Empires ottoman et Persan. Le nouveau Shah des Perses, Ismaïl, fonde la dynastie des Safavides et impose le chiisme duodécimain en Iran. Il cherche à le répandre dans les pays voisins. De leurs côtés, les Ottomans, devenus très puissants veulent mettre le holà aux visées expansionnistes du Shah et assurer leur frontière iranienne pour pouvoir se lancer dans la conquête des pays arabes. En 1514, la victoire des Turcs ottomans contre les Safavides à Tchaldiran, fut obtenue grâce à l’aide des Kurdes. Les seigneurs kurdes locaux étaient lassés des mauvais procédés du Shâh Ismaïl à leur encontre. Soutenus par l'armée de Biyikli Mehmed Pasha, ils chassèrent définitivement les Safavides durant les années 1515 et 1516.

Craignant que leur victoire reste sans lendemain, les Turcs chercheront les moyens d'assurer en permanence cette difficile frontière avec l’Iran. C'est un de ses conseillers les plus écoutés, Idrisî Bitlissi qui leur présenta l'idée de reconnaître aux princes kurdes tous leurs droits et privilèges antérieurs en échange de l'engagement de garder eux mêmes cette frontière et de se battre aux côtés des Ottomans en cas de conflit perso-ottoman. Les provinces kurdes ottomanes reçurent le nom de Beylerbeylicat de Diyarbakir. Ce n'est qu'en 1639, que le Kurdistan sera officiellement partagé entre les Perses et les Turcs ottomans lors du traité de Kasr-i-Sirin signé entre le Shah Safi et le Sultan Murad IV.

À l'exception de quelques esprits visionnaires tels le grand poète kurde du XVIIe siècle Ehmedê Khani, les lettrés et princes kurdes semblent croire que leur statut va durer éternellement et n'éprouvent guère le besoin de le changer. En 1675, plus d'un siècle avant la révolution française, le poète Khani, dans son épopée en vers "Mem û Zin", appelle les Kurdes à s'unir et à créer leur propre État unifié. Hélas, il ne sera guère écouté ni par l'aristocratie ni par la population, l'époque n'était pas encore au nationalisme.

En fait, jusque-là, tant qu'ils n'avaient pas été menacés dans leurs privilèges, les princes kurdes se contentaient d'administrer leur domaine, tout en rendant hommage au lointain Sultan-calife de Constantinople. Pourtant, dès 1683, après l'échec du siège de Vienne, Sülleyman, connu en Europe sous le nom de Soliman le Magnifique, nomma un gouverneur général à Diyarbakir, il devait servir d'intermédiaire entre les seigneurs kurdes et Istanbul ce qui restreignait sérieusement leur autonomie.

De 1847 à 1881, commencent les insurrections, sous la conduite des chefs traditionnels, souvent religieux, elles ont le but d'obtenir la création d'un État kurde. Elles seront suivies jusqu'à la Première Guerre Mondiale de toute une série de révoltes sporadiques et régionales contre le pouvoir central, malheureusement à cause du manque d’avant-garde elles furent toutes rudement réprimées par les autorités de l’Empire ottoman.

Il faut préciser que ce n'est qu’au XIXe siècle que l'Empire ottoman a été en proie à de vives convulsions nationalistes, chaque peuple aspirait à créer son propre État-nation. Après avoir tenté vainement de maintenir ce conglomérat en vie par l'idéologie de pan-islamisme et pan-ottomanisme sous l'impulsion des « Jeunes Ottomans », puis des « Jeunes Turcs », les élites turques elles-mêmes devinrent pan-turquistes et militèrent en faveur de la création d'un Empire turc allant des Balkans à l'Asie centrale.

La société kurde aborda la Première Guerre Mondiale divisée, décapitée, sans projet collectif pour son avenir. Les accords de Sykes-Picot, signés le 16 mais 1916 entre la France, la Grande Bretagne et la Russie prévoyaient le démembrement de l'Empire ottoman et son partage entre les deux puissances alliées. Les Kurdes, quant à eux, étaient en conflit sur le devenir de leur nation. Les uns, très perméables à l'idéologie "panislamiste" du sultan-calife, voyaient le salut du peuple kurde dans un statut d'autonomie culturelle et administrative dans le cadre de l'Empire ottoman. D'autres, se réclamant du principe des nationalités, celui des peuples à disposer d'eux-mêmes, des idéaux de Wilson président des États-Unis et de la Révolution française, se battaient pour obtenir l'indépendance du Kurdistan.

En 1918, le clivage s'est accentué au lendemain de la défaite ottomane face aux Puissances Alliées. Les indépendantistes envoyèrent une délégation à la Conférence de Versailles pour présenter "les revendications de la nation kurde".

Leur action contribuera à la prise en compte, par la Communauté Internationale, du fait national kurde. En effet, le Traité International de Sèvres, conclu le 10 août 1920, entre les Alliés, dont d'une part la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis et d'autre part l'Empire ottoman préconisait dans sa section III (art. 62-64), la création, sur une partie du territoire du Kurdistan, d'un État kurde. Ce traité restera cependant lettre morte, le rapport de forces sur le terrain empêchant son application.............(voir le livre)

Le traité de Lausanne rendait caduc celui de Sèvres et n'apportait aucune garantie en ce qui concerne le respect des droits du peuple kurde, il consacrait l'annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel État turc. Auparavant, par l'accord franco-turc du 20 octobre 1921, la France avait annexé à la Syrie, placée sous son mandat, les deux provinces kurdes de cette région. Par contre, le Kurdistan iranien dont une bonne partie était contrôlée par le chef kurde de la tribu Sikakî Ismail Xan dit Simko Aga (1887-1930)* vivait en état de quasi-dissidence par rapport au pouvoir central persan qui n'était pas concerné par les nouveaux traités.

Restait encore en suspens le sort de la province kurde de Mossoul, très riche en pétrole. Turcs et Britanniques la revendiquaient tandis que sa population au cours d'une consultation organisée par la Société des Nations, s'était prononcée dans une proportion de 90% en faveur d'un État kurde indépendant.

Les Kurdes en Turquie

La région des Kurdes de Turquie est la plus grande et la plus importante du Kurdistan. D’après des constatations informelles vu l'absence de recensement sur des critères ethniques, plus de 20 millions de Kurdes vivent, actuellement, dans les frontières officielles de la Turquie. Après la victoire des Turcs à Tchaldiran, contre les Safavides en 1514, plusieurs tribus kurdes ont été déportées du Kurdistan vers l’Anatoli central. Actuellement dans les régions de Konya, Ankara et Kirsehir il y a des centaines de milliers de Kurdes qui sont là depuis de centenaires. Au courant des Suite au traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, éclate une révolte des Kurdes et un grand nombre d'entre eux a été déporté vers les régions de différentes régions de la Turquie. Après 1980, une autre vague de déportations des Kurdes est organisée, suite à laquelle plusieurs millions de Kurdes seront éloignés de leur région. Selon les chiffres non confirmés, il y a actuellement près de dix millions de Kurdes qui vivent en dehors des régions kurdes et se sentent expatriés.

Après le traité de Lausanne, la Turquie Kémaliste engagea une politique nationaliste refusée par les Kurdes de Turquie, qui avaient espéré obtenir une autonomie culturelle et politique. De 1925 à 1938, soulèvements et répressions se succèdent, dans une zone placée sous administration spéciale. Dans les années 1970, plusieurs organisations politiques kurdes de gauche se créent clandestinement, dont le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), fondé à l’avant-garde d’Abdullah Öcalan............(voir le livre)

Après l'arrestation d'Abdullah Öcalan, le 15 février 1999, le PKK déclare un cessez-le-feu unilatéral qui tient jusqu'au 1er juin 2004, date où reprennent les affrontements avec l'armée turque. En quinze ans, la guerre entre l'armée régulière et les militants kurdes a fait au moins 35 000 morts. Le conflit a traumatisé le pays, accentuant le fossé économique, éducatif et culturel entre l'Ouest et l'Est. Des milliers de villages du Nord du Kurdistan ont été rasés et près de deux millions de déplacés sont allés grossir les bidonvilles d'Istanbul, d'Ankara, d'Adana ou de Diyarbakir............(voir le livre)

Il est possible d'affirmer que, grâce à leur culture aux racines indo-aryennes, les Kurdes peuvent contribuer véritablement au renforcement de la nation de Turquie. Si on ne leur reconnaît pas cette capacité d'adaptation, comme c'est le cas depuis de trop longues années, la question kurde, non résolue, restera de manière permanente un problème récurrent et coûteux, une source d’inquiétude, d’affrontements, de désarroi. C'est surtout faire perdurer des campagnes militaires meurtrières et sans solution. Pourtant, au long de l’histoire, l'intérêt supérieur de l'humanité n’a-t-il pas été de permettre aux réalités sociales de se manifester de façon naturelle et d’accorder à tous une attention particulière à leurs diverses valeurs culturelles de pouvoir s’épanouir et de reconnaître la place qui doit leur être réservée, dans le respect de la diversité,?

Les Kurdes en Irak

D’après certains historiens, depuis les années 6000 av. J.C, les montagnards dont sont issus les Kurdes et les peuples sémites auxquels viendront s'adjoindre des tribus bédouines du désert de Syrie dès le début de notre ère, vivent dans la même région comme des voisins. Dans les années 2000 av. J.C., sous l’égide des chefs des tribus sémites, les Amorrites vont fonder d’abord l’Empire de Babylone, puis l’Empire assyrien plus métissé sur le plan ethnique. Ils vont poursuivre pour des raisons économiques : assurer la sécurité des routes commerciales, leur conquête vers le Nord. D’après certaines données historiques, la coexistence des peuples habitant le Zagros et le sud-est du Taurus et des sémites remonte aux années 2000 av. J.C. et elle permet de résister, malgré leurs divergences, contre toutes sortes de menaces. Ces tribus constituées de plusieurs peuples vivent ensemble, pendant des centaines d'années, en Haute-Mésopotamie. On ne peut parler vraiment d'Arabes, soit de dirigeants issus des péninsules arabiques qu'à partir de la victoire de Néhavend, mais de diverses tribus sémites dont les Araméens.

Une nouvelle période dans les relations kurdo-arabes commence avec la création de l'Irak, composé de l'Irak adjemi et l'Irak Arabie au XIXe siècle, plus la province de Mossoul au début du XXe siècle à la demande des Britanniques, qui sera confié en tant que protectorat aux Britanniques et ce dans le but de contrôler la voie du commerce des Indes et les sources pétrolières du pays. Suivant la tactique de la politique "diviser pour régner", les Britanniques dressent les deux peuples l’un contre l’autre, tout en s’alliant avec les deux, et essaient d’étendre leur pouvoir en soutenant tantôt l'un et tantôt l'autre. Dès 1918, dans le vilayet de Mossoul, occupé par les Britanniques, se leva la première révolte kurde, elle était le fait du cheikh Mahmoud Berzencî qui souleva le Kurdistan méridional (Suleymaniye) et se proclama, en 1922, « roi du Kurdistan ». La répression fut violente et la région fut bombardée, le leader kurde fut exilé aux Indes. Dès le début du protectorat, les Britanniques jouent la carte des Arabes et installent sur le trône la dynastie hachémite chassée de Syrie par les Français ce qui ne peut satisfaire les Kurdes. Les Anglais placent les cheikhs féodaux et les chefs arabes en position dominante face aux Kurdes, aux chrétiens de diverses tendances et aux Turkmènes, ils imposent, durant cette même période, un régime monarchique tout en favorisant une nouvelle ère islamique. C'est alors que débute une période de révoltes déclenchées par les Kurdes dont le leadership s'est déplacé vers le nord, dès 1930, autour de la famille des Barzani............(voir le livre)

Après le coup d'État d’Abdulkerim Kassem contre la monarchie irakienne, en 1958, les relations entre les Kurdes irakiens et le pouvoir central irakien se détendent. Les affrontements reprennent entre 1961 et 1970, puis en 1974 et 1975. Le 22 mai 1975, Calal Talabani va fonder l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK). À partir de cette date, la force du mouvement kurde d’Irak perd de plus en plus d'influence et se révèle peu intègre. Il devient l'outil de certains États, tels Israël et les USA. L’obsession du profit devient une maladie qui ronge le mouvement kurde et l'entraîne dans le processus habituel des anciens affrontements tribaux. Ce processus ouvre la voie vers une dégénérescence et une certaine collaboration avec le pouvoir existant. C'est pourquoi les Kurdes ne pourront pas saisir l'opportunité qu'aurait pu représenter pour eux, la période, commencée dans les années 1980, avec les guerres Iran – Irak et les guerres du Golfe. Au début de cette guerre contre l'Iran, le régime de Saddam Hussein multiplie les actions contre les Kurdes. Les campagnes militaires d'Anfal (1987-1988) font des dizaines de milliers de morts. Le 17 mars 1988 Saddam Husein utilisa le gaz chimique contre la ville de Halabja où plus de 5 milles Kurdes ont perdu leurs vies et des dizains de milliers de Kurdes se sont enfuis ver les frontières du Nord et de l’Est du Kurdistan.

Les Kurdes se soulèvent à nouveau en 1991. Pour la première fois, ils reçoivent la protection militaire des Occidentaux, mais les deux grandes factions kurdes irakiennes (le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) s'affrontent entre 1994 et 1996. Les deux parties finissent par conclure un accord en 2002, suite à l’intervention des États-Unis, et ce quelques mois avant l'intervention américaine en Irak qui a eu lieu le 20 mars 2003. Les trois provinces kurdes irakiennes (Dohouk, Erbil, Sulleymania) confortent leur autonomie et demandent le rattachement de Kirkouk à la région du Kurdistan autonome. Un référendum devait être organisé sur le sujet avant la fin décembre 2007 pour décider du sort de cette zone, où coexistent à la fois Arabes, Kurdes et Turkmènes. Finalement les forces internationales sont intervenues pour empêcher la réalisation de ce référendum. L’Union européenne a aussi joué un rôle important dans ce dernier épisode.

À partir de 1980, le PKK est aussi devenu une réalité dans cette partie du Kurdistan. Avec le progrès de la lutte de libération du Kurdistan de Turquie menée par cette organisation, les Kurdes Irakiens ressentent de plus en plus son influence. De 1984 à 2000 des milliers de jeunes Kurdes irakiens vont participer aux activités de la guérilla du PKK. C’est pourquoi, plus que par le passé, et pour ces dernières raisons, le PKK campe aujourd’hui sur sa position et poursuit son rôle de catalyseur. Que le PKK soit confirmé comme un parti du Nord du Kurdistan est un sujet qui est, depuis bien longtemps, à l’ordre du jour, d'ailleurs, avec ses innombrables contributions et ses milliers de martyrs, le PKK est, de toute façon, considéré comme le parti du peuple. Malgré l’image que la propagande et les forces "collabo" en donnent à l’extérieur, le PKK est considéré comme une force et, à ce titre, se positionne sur le plan politique, militaire, social, culturel et élabore une stratégie dans plusieurs directions. Sachons que les Kurdes d’Irak n’ont pas permis au PKK d’être représenté officiellement dans la région autonome du Kurdistan Irakien.............(voir le livre)

Depuis la guerre du Golfe, malheureusement les deux grandes forces, PDK et l’UPK ne permettent pas aux autres partis de se montrer sur la seine politique de la région. Avec sa création, le PÇDK est toujours empêché de travailler librement dans les régions où le PDK et l’UPK considèrent comme leurs propriétés et ceci malgré le statut légal du PÇDK reconnu par la constitution irakienne. Dernièrement le PÇDK n’a pas pu franchir les obstacles de ces deux partis dominants afin de participer aux élections régionales du 25 juillet 2009. Ceci montre le manque de la démocratie dans cette région, donc il est nécessaire que le PÇDK fasse des efforts pour pousser la région vers un processus démocratique où la voix de la minorité peut être aussi considérée. Actuellement ceux sont le PDK et l’UPK qui dominent dans toutes domaines, que ce soit politique où économique.

* * *
Les élections du 25 juillet 2009 ont ouvert une nouvelle page dans l’histoire de la région du Sud du Kurdistan. Depuis 1991 les Kurdes de cette région ont une autonomie qui se développe de plus en plus. Mais c’est la première fois que la population de cette région s'est rendue aux urnes et a élu ses représentants.

Selon les chiffres officiels publiés, la participation à ces élections a été de 78%. C'est ainsi que 111 sièges du Parlement Régional ont été pourvus et que le Président de ce Parlement a été élu. Malgré une forte opposition contre le PDK et l’UPK, la majorité des 111 sièges au Parlement a été remportée par la liste commune de ces deux principales forces de la région.

Mesut Barzani a été réélu comme Président de la région Autonome. Mais, les résultats de ces élections ont bel et bien montré que le parti de Calal Talabani, l’UPK, est en train de perdre sa crédibilité dans les villes où il avait toujours été soutenu jusqu'à présent, comme par exemple Sulleymania.

La liste « Goran » (changement) dont le leader est Mustafa Nosirwan* a obtenu 23,75 des voix devenant la troisième force de la région du Sud du Kurdistan. Elle principalement gagné des voix dans les villes où l’UPK a été toujours au pouvoir. La liste de Kurdistanî (Kurdistanienne) a obtenue seulement 57.34 des voix. Avec de tels résultats, en particulier ceux de l’UPK, il lui sera difficile de préserver son influence, comme cela l'est depuis 1991.

Ces résultats aux élections auront pour effet d'accélérer le processus de démocratisation dans cette région. Désormais personne ne peut empêcher la progression d’un système démocratique et moderne dans cette partie du Kurdistan. La dynamique démocratique qui devrait se développer dans cette région influencera les Kurdes des autres régions du Kurdistan, en particulier au nord en Turquie et à l'est en Iran.

Le problème de Kirkouk

Bien que l’Irak ne subisse plus le régime dictatorial de Saddam Hussein, les problèmes de ce pays ne sont pas résolus. Il y a toujours de sérieuses questions qui attendent une solution. La présence des Américains ne donne pas d'espoir à la population, surtout pour en ce qui concerne le développement d’une véritable stabilité démocratique. D’après ce que nous pouvons constater, les intérêts des Américains ne permettent pas une véritable démocratisation des pays du Moyen-Orient. C’est pourquoi les problèmes de la région de Kirkouk ont plus en plus empiré et je pense que le référendum pour Kirkouk ne s'est pas fait à cause de l'intervention des Américains.............(voir le livre)

Le projet en question a été approuvé le 22 juillet 2008 par le Parlement irakien, dans un contexte très tendu. En raison de la dangerosité de ce projet de loi, seulement 140 députés sur les 275 étaient présents lors des votes. De nombreux parlementaires avaient dénoncé des irrégularités dans la procédure. Bien sûr les votes ont été boycottés par 54 députés Kurdes.

À cause de la réaction des Kurdes, le Conseil Présidentiel irakien, composé du chef de l'État, Calal Talabani, et de ses deux adjoints, a décidé d'opposer son veto au texte du projet. Mais, malgré cette attitude de Calal Talabani et de ses adjoints, leur opposition au projet n'a rien donné d’une façon concrète et donc le résultat n’a pas été changé. En clair, le Conseil Présidentiel irakien a accepté l’adoption du projet et renonce à la nécessité d'appliquer l’article 140 de la Constitution irakienne. Bien sûr cette attitude ne peut, en aucun cas, être approuvée par les Kurdes, car c'est une grave atteinte à la Constitution du pays.

J’aimerais attirer l’attention sur la position des États-Unis qui a été bien pesante dans cette affaire. Le rôle négatif des Américains a encouragé les Turkmènes et les Arabes à faire passer cet article 24. La Grande-Bretagne a, également, fait pression sur les Kurdes pour qu'ils acceptent les exigences des Arabes et des Turkmènes. Tout cela afin de contenter la Turquie qui ne veut toujours pas prendre en considération, ni surtout permettre de renforcer le poids du gouvernement régional kurde. Elle ne supporte pas l’existence de Kurdes qui peuvent se diriger eux-mêmes et ce par peur de la contagion dans sa propre région kurde.

À cause de l'attitude provocante des Turcs, même les visites des dirigeants Kurdes à Kirkouk sont boycottées. Par exemple, au début du mois d’août 2008, le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani s’est rendu dans cette ville pour transmettre un message de paix à Kirkouk et il a été, pendant quelques heures, boycotté par les représentants du Front Turkmène irakien. À travers les médias turcs, nous avons vu combien la Turquie est satisfaite de l'organisation des manifestations organisées par ce front des Turkmènes contre les dirigeants kurdes............(voir le livre)

D’après moi, la solution au problème de cette ville aurait dû se faire selon l'article 140 de la Constitution irakienne, puisque cet article prévoit la tenue d'un référendum après que des mesures auront été prises pour annuler les conséquences de l'arabisation forcée menée par Saddam Hussein dans cette région riche en pétrole. La ville fait partie du Kurdistan, mais toutes les composantes de cette ville, les Kurdes, les chrétiens assyriens, les Turkmènes et les Arabes doivent y vivre ensemble.

Les Kurdes en Iran

L'Iran, composé de multiples ethnies, a bénéficié, depuis le début de son histoire contemporaine, d'une décentralisation administrative, avec quatre provinces principales, sur base ethnique et historique, et de nombreuses autres sous-régions habitées par des minorités. La plus grande province, qui couvre le centre-ouest, de l’Iran, est historiquement une région à forte concentration persan et constitue le centre de la civilisation. En Iran, il y a une région habitée par les Kurdes situé au nord-ouest, elle est appelée officiellement Kurdistan. C’est sous ce nom que cette région a été considérée comme une unité politique et administrative depuis des siècles. Les Kurdes de cette partie du Kurdistan ont eu plus de chances que les autres Kurdes. Au cours des siècles, les Kurdes et les Iraniens, ethniquement très proches, ont pu vivre ensemble et se partager des ressources du pays............(voir le livre)

La Fédération de l’Islam Démocratique de l’Iran aurait pu devenir un espoir réel répondant aux aspirations des Kurdes et dépasser le stade du slogan en parvenant à une synthèse qui aurait pris en compte les réalités culturelles, législatives et administratives de l’Iran et qui aurait pu les interpréter avec soin. La confrontation entre ces réalités et les modes d'évaluation aux normes démocratiques constituait un grand pas dans la voie de la solution. De toute façon, la liberté de l’expression culturelle, de l’instruction en langue maternelle et la liberté des médias existent même si son exercice est limité. De la même manière, l’administration provinciale du Kurdistan est une réalité et il est possible d'aller plus avant en popularisant ces concepts et institutions, en leur donnant une essence futuriste, et, pour ce faire, en fondant des organismes compétents pour tout gérer. En ce sens, il serait bon de porter des réglementations adéquates à l’ordre du jour des révisions constitutionnelles et législatives.

Si on compare ces deux pays, la Turquie et l'Iran, c'est de la démocratie que viendra une solution pour la question kurde en Iran. En conséquence, on peut créer une synthèse entre l’Islam et l’interprétation de la démocratie contemporaine occidentale. Dans cette perspective, avec une conviction certaine et dans une démarche assurée et pratique, on peut affirmer que la foi et la morale conjointe de Zarathoustra et d'Abraham, ainsi que le mouvement Kawa, évoquant la libération des Mèdes, apporteront la quintessence dont la civilisation démocratique a besoin. En ce sens, tous peuvent apporter une contribution importante à la synthèse entre la justice, la morale et la liberté.

C'est dans la partie du Kurdistan Iranien qu'a été proclamée, le 22 janvier 1946, à Mahabade, la seule République kurde qui a été fondée à l’avant-garde de Qadî Muhammed* . N'ayant jamais pu exister réellement, cette République a été écrasée à la fin de la même année, le 17 décembre 1946, par le régime de Mohammed Reza Pahlavi.

Rappelons que déjà en 1930, le père de Mohammed Reza Pahlavi, Reza Shah, avait fait assassiner l'un des principaux chefs tribaux kurdes, Ismail Simko. Après l’écrasement de la république de Mahabade, quelques centaines de Kurdes, avec Mustafa Barzani, ont pu passer les frontières d’Azerbaïdjan et se réfugier chez des Soviétiques. Selon les archives des Soviétiques, le 18 mais 1947 un groupe de 499 Kurdes aurait passé la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan. Certains de ces Kurdes y sont restés jusqu’en 1958, les autres y ont organisé définitivement leur vie............(voir le livre)

Depuis 2004, une nouvelle organisation a été créée par les Kurdes dans cette partie du Kurdistan. C’est le PJAK (Parti pour une Vie Libre au Kurdistan, le 4 avril 2004) qui devient une force très importante. Depuis sa création, l’armée du PJAK multiplie les embuscades à partir des montagnes du Sud du Kurdistan. Téhéran accuse Washington et Israël de financer le PJAK pour déstabiliser le régime.

Les Kurdes en Syrie

En Syrie vivent près de deux millions et demi de Kurdes dont la plupart ont de liens parentaux avec les Kurdes du Nord (Turquie). Depuis son indépendance soit à la fin du protectorat français, le régime syrien a adopté une attitude ambivalente vis-à-vis de la question kurde. En 1962, la Syrie a privé plus de 150.000 Kurdes de la nationalité syrienne. Le nombre de ces Kurdes sans pièces d’identité se monte aujourd’hui de 400 à 500 mille personnes. Après avoir mis sur pied, des brigades d'élite constituées de Kurdes et utilisées notamment contre l'opposition islamique, le régime alaouite a tenté de coopter des dignitaires religieux en nommant grand mufti le cheikh kurde Ahmed Kuftaro (de 1964 jusqu'à sa mort, en 2004).

Après le coup d’état du 12 septembre 1980 en Turquie, le leader du PKK, Abdullah Öcalan, s'est réfugié au Kurdistan de Syrie où il a œuvré avec le soutien indirect de Hafiz Essad (Président de la Syrie de l'époque). La présence d’Abdullah Öcalan et des autres militants du PKK a influencé les Kurdes de Syrie qui se sont organisés au niveau politique. D'autre part, la Turquie n’a jamais accepté la présence des Kurdes de la guérilla et leur entraînement en Syrie. Les autorités turques ont souvent demandé à la Syrie qu’elle stoppe son aide aux combattants kurdes. En 1999, les Turcs ont même menacé d'intervenir en Syrie.............(voir le livre)

Depuis 2003, le Parti de l’Union Démocratique (PYD) est devenue l’organisation la plus importante et la plus influente parmi les Kurdes de Syrie. Ce parti, qui est considéré comme illégal par la Syrie, mène diverses activités dans les régions kurdes de Syrie, ainsi qu'à Damas et à Halep, où vivent également des dizaines de milliers de Kurdes. En Europe, il y a également des bureaux et des associations du PYD. La sympathie des Kurdes envers ce Parti augmente de jour en jour. Il est donc évident que nous pouvons considérer le PYD comme étant une organisation représentative des Kurdes en Syrie.

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