02/04/2010

LE QUATRIEME LIVRE D'AHMET DERE

Ce quatrième livre d'Ahmet DERE est avant tout un message d'espoir. Un message d'espoir pour la communauté kurde et un message adressé aux dirigeants européens : oui, une solution politique à la question kurde est possible. Oui, le chemin qui y mène est ardu, semé d'embûches, mais il faut faire confiance aux fondements humanistes des pays européens pour porter une résolution conforme aux Droits de l'Homme.

Depuis plusieurs millénaires, l'Anatolie est un haut lieu de la culture des hommes. C'est un berceau de civilisations où de nombreux peuples se sont rencontrés, parfois affrontés.

Ahmet DERE propose à l'Europe de relever le défi de la reconnaissance des droits du peuple kurde. Il lui demande de reconsidérer son approche jusqu'ici frileuse de la question kurde pour laquelle elle porte pourtant en partie une responsabilité avec la signature du Traité de Sèvres et ses suites. C'est une main tendue vers les responsables européens qui peuvent user de leur influence politique pour rapprocher les bords de la cicatrice entre Turcs et Kurdes.

Il serait paradoxal qu'aux frontières de l'Europe, sein même du territoire d'un pays musulman moderne, une injustice concernant un peuple perdure. Il ne serait pas acceptable que les Kurdes, composante d'Anatolie du sud est depuis plusieurs millénaires, soient discriminés, tenus à l'écart du développement. Il est inconcevable que ce peuple de plusieurs millénaires voit sa culture niée. Ce peuple est et restera là, sur son sol. Ce fait est incontournable et il est du devoir d'une grande nation comme la Turquie qu'il soit intégré au progrès social et économique du pays tout entier, comme toute composante doit être associée à ce progrès. A ce titre, les Kurdes doivent aussi faire partie intégrante du système démocratique du pays. Les Kurdes sont des citoyens à part entière de la Turquie et il faut cesser de les obliger à une posture guerrière de résistance et de survie en niant leur culture et en les tenant à l'écart du partage des richesses.

Le livre d'Ahmet DERE est aussi une main tendue vers le peuple turc et son gouvernement. Ahmet DERE poursuit dans cet ouvrage ce qu'il a construit avec patience et constance auprès des institutions politiques européennes. Personne n'a de légitimité pour refuser cette main. Il est grand temps d'ouvrir la porte à la réconciliation et d'œuvrer pour elle.

Le progrès prend la voie du dialogue entre les hommes, pas celle des armes qui, depuis des décennies, ont montré leur incapacité, de part et d'autre, à ouvrir la moindre brèche dans le mur de l'incompréhension, du rejet et de la haine. Tant de combats inutiles, tant de haine accumulée, tant de rancœur, devront être dépassés. C'est un projet à la mesure des peuples d'Anatolie que propose le livre d'Ahmet DERE.

C'est un livre détaillé, fouillé. Ce livre est un livre partisan, écrit par un partisan : celui du parti pris de la raison et de la Paix. La porte est ouverte, de nouvelles pages d'histoire sont à écrire par les hommes de bonne volonté et de justice. A l'horizon de la parole écrite, brillent l'espoir d'un peuple et une paix partagée.

Alain Callès
02.04.2010