11/09/2011

La Turquie refuse un règlement pacifique et démocratique

Les autorités politiques et militaires turques ont pris une position en faveur d'une guerre contre les Kurdes. Avec cette prise de position la Turquie s'éloigne plus en plus d'un règlement pacifique de la question kurde et elle risque d'entrer dans un nouveau cycle de violences.

Dans un communiqué publié au terme de la réunion du MGK (Conseil national de sécurité), au début du mois d’Août dernier, on préconise une "meilleure coordination" des moyens militaires et policiers engagés pour lutter contre le PKK".

C’est après cette prise de position que, le 16 Août dernier, l’armé turque a déclenché ces frappes contre les bases de la guérilla kurde au Kurdistan Irakien. Il s'agit des premiers raids menés par la Turquie dans cette région depuis l’année dernière. Il parait que l’armée turque se prépare pour une opération terrestre contre les militants du PKK basés aux frontières « officielles » de la Turquie, d’Irak et d’Iran.

Selon les autorités turques, ceux sont les attaques du PKK qui ont poussé le pouvoir de prendre une position vers une ère où le langage de la guerre et de la violence l'emportera. Ainsi, celles-ci avertissent des conséquences d'une recrudescence de la violence.

Il parait que ce processus laissera dans le désespoir les peuples de la Turquie qui vivent dans ce pays, alors même qu'à chaque occasion ils montrent avec leurs votes en faveur d’une solution politique à leurs questions et ils ne veulent pas de guerre.

Le gouvernement conservateur d’AKP avait adopté une politique plus conciliante sur la question kurde, en entamant des contacts avec Abdullah Öcalan, dans la prison d’Imrali. Mais, malheureusement ses contacts n’ont pas été continués afin de pouvoir trouver une solution pacifique et mettre fin à la lutte armée. Avec les attaques aériens de l’armée turque contre la guérilla du PKK, les autorités du ministère de la justice empêchent les visites des avocats d’Abdullah Öcalan, donc depuis 7 semaines personne ne sait il est dans quelle situation.

Je veux rappeler que, surtout après les années de 2000, les revendications des Kurdes se sont changées vers l'autonomie au sein d'un système fédéral. Ces revendications ont été et elles sont toujours défendues par le PKK et ainsi par le BDP (Parti de la paix et de la démocratie). Lors des élections du 12 juin dernier le bloc soutenu par le BDP, a réalisé un score historique, remportant 36 députés contre 20 au Parlement sortant (5 de ces députés sont toujours en prison).

Actuellement une nouvelle atmosphère de guerre règne sur toute la Turquie, un cadre politique dans lequel ceux qui veulent la paix où ne pensent pas comme le gouvernement sont ciblés émerge clairement.

Le Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan utilise sa victoire électorale pour défaire ses adversaires, surtout en ce qui concerne la question kurde. Les espoirs d’une solution se sont sérieusement amenuisés. Dans une telle situation, comment est ce qu’on peut demander aux Kurdes de ne pas perdre leur confiance en gouvernement d’AKP ? Si la situation continue tel quelle c’est impossible.

Dans l’histoire de la Turquie l’armée a toujours eu de lourds poids sur la vie politique et sociale. Mais, depuis quelques années cette armée est devenue la cible de critiques et d'accusations, dont celle de complots visant à renverser le gouvernement d’AKP. Suite à ces accusations, actuellement des dizaines de généraux sont arrêtés. Avec les arrestations au sein de l’armé un changement a été faite en faveur du pouvoir politique. Dans la direction actuelle de l’armé c’est l’AKP qui a le plus de poids. Donc, AKP a pris la force venant de  l’armé et l’utilise pour ses propres intérêts politiques. Hélas, ceci éloigne le pays d’une situation de paix et de prospérité.

La position politique et militaire de la Turquie trace une ligne épaisse entre les institutions étatiques et les Kurdes. Si cette approche politique et militaire turque ne s’arrête pas, malheureusement une volonté de se séparer de la Turquie peut avoir une importance chez des Kurdes.

Ahmet DERE
11.09.2011

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