08/11/2011

Arrêter la guerre est une mission de l’humanité

Le 19 Octobre dernier une attaque de la guérilla kurde a été effectuée contre les bases de l’armée turque dans la région de Cukurca.  Dans cette attaque plus de 30 soldats ont perdu la vie et une dizaine d’autres ont été blessés.

Suite à cette attaque,l'armée turque a annoncé avoir lancé une opération d'envergure au Kurdistan irakien. Des opérations similaires ont été effectuées dans les régions frontalières avec l’Irak. Depuis lors, les forces aériennes turques ont bombardé lourdement plusieurs zones du Kurdistan irakien, et ont mené des opérations terrestres. La bataille a continué dans certaines zones et il y a eu aussi des bombardements par avions de combat et hélicoptères. les sources sécuritaires turques à Diyarbakir,  avaient précisé auparavant que les chasseurs turcs continuaient de pilonner les camps du PKK situés dans les montagnes du Kurdistan  irakien.

Le 27 novembre, les autorités turques ont annoncé que l’opération militaire a pris fin et dans cette opération, qui a été menée surtout dans la vallée de Kazan; plusieurs militants kurdes ont été tués. Selon ces mêmes autorités, cette opération a été faite en réaction à l'attaque de la guérilla contre Cukurca.

Selon les informations publiées par des associations de défense des Droits de l’Homme au Kurdistan et le BDP, dans ces opérations l’armée turque a utilisé les gaz chimiques contre la guérilla. Ces informations ont été confirmées par les familles des militants tués.

Il faut aussi noter que, après l’attaque de la guérilla, dans plusieurs villes de la Turquie, des manifestations ont été organisées et soutenues par les institutions étatiques. Le seul but de ces manifestations est de terroriser la population kurde vivant dans les régions à l’Ouest du pays (en Turquie).

En réaction à ces  opérations de l’armée turque, les responsables du PKK déclarent que, si les opérations  continuent, la Turquie s'expose à être frappée plus fort.

Selon les chiffres officiels de l’état turc, cette guerre entre la guérilla kurde et les force de sécurité a fait plus de 40.000 morts depuis le début 1984, c'est-à-dire depuis le commencement de la lutte armée du PKK.

Je précise que, depuis le 16 Août 2011,  l'aviation turque bombarde régulièrement les montagnes du Kurdistan irakien. Des milliers de soldats sont mobilisés dans ces montagnes pour combattre la guérilla. Cela veut dire que la guerre va entrer dans une phase plus forte et que des dizaines d’hommes risquent de perdre leur vie.

Par cet article, je veux appeler les organismes internationaux et  la communauté internationale à se charger de la mission d’imposer la paix, de manière à arrêter la guerre avant que de nouvelles vies soient perdues. Ceci exige bien sûr une prise en compte  sérieuse, concrète et pratique de la situation par ces organismes internationaux.

A ce stade, il est très urgent que les instances de l’Union Européenne se chargent aussi et au plus vite de cette mission.

Il faut tout faire pour arrêter la guerre et maintenir la paix en Turquie et au Kurdistan. La mission de faire arrêter cette guerre est devenue un devoir de l’humanité. Donc, il faut réagir, reconstruire, désarmer et assurer le respect des Droits de l’Homme, certes comme partout, mais actuellement plus précisément en Turquie et au Kurdistan.

Ahmet Dere  /  02.11.2011
Journaliste / Ecrivain kurde

11/09/2011

La Turquie refuse un règlement pacifique et démocratique

Les autorités politiques et militaires turques ont pris une position en faveur d'une guerre contre les Kurdes. Avec cette prise de position la Turquie s'éloigne plus en plus d'un règlement pacifique de la question kurde et elle risque d'entrer dans un nouveau cycle de violences.

Dans un communiqué publié au terme de la réunion du MGK (Conseil national de sécurité), au début du mois d’Août dernier, on préconise une "meilleure coordination" des moyens militaires et policiers engagés pour lutter contre le PKK".

C’est après cette prise de position que, le 16 Août dernier, l’armé turque a déclenché ces frappes contre les bases de la guérilla kurde au Kurdistan Irakien. Il s'agit des premiers raids menés par la Turquie dans cette région depuis l’année dernière. Il parait que l’armée turque se prépare pour une opération terrestre contre les militants du PKK basés aux frontières « officielles » de la Turquie, d’Irak et d’Iran.

Selon les autorités turques, ceux sont les attaques du PKK qui ont poussé le pouvoir de prendre une position vers une ère où le langage de la guerre et de la violence l'emportera. Ainsi, celles-ci avertissent des conséquences d'une recrudescence de la violence.

Il parait que ce processus laissera dans le désespoir les peuples de la Turquie qui vivent dans ce pays, alors même qu'à chaque occasion ils montrent avec leurs votes en faveur d’une solution politique à leurs questions et ils ne veulent pas de guerre.

Le gouvernement conservateur d’AKP avait adopté une politique plus conciliante sur la question kurde, en entamant des contacts avec Abdullah Öcalan, dans la prison d’Imrali. Mais, malheureusement ses contacts n’ont pas été continués afin de pouvoir trouver une solution pacifique et mettre fin à la lutte armée. Avec les attaques aériens de l’armée turque contre la guérilla du PKK, les autorités du ministère de la justice empêchent les visites des avocats d’Abdullah Öcalan, donc depuis 7 semaines personne ne sait il est dans quelle situation.

Je veux rappeler que, surtout après les années de 2000, les revendications des Kurdes se sont changées vers l'autonomie au sein d'un système fédéral. Ces revendications ont été et elles sont toujours défendues par le PKK et ainsi par le BDP (Parti de la paix et de la démocratie). Lors des élections du 12 juin dernier le bloc soutenu par le BDP, a réalisé un score historique, remportant 36 députés contre 20 au Parlement sortant (5 de ces députés sont toujours en prison).

Actuellement une nouvelle atmosphère de guerre règne sur toute la Turquie, un cadre politique dans lequel ceux qui veulent la paix où ne pensent pas comme le gouvernement sont ciblés émerge clairement.

Le Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan utilise sa victoire électorale pour défaire ses adversaires, surtout en ce qui concerne la question kurde. Les espoirs d’une solution se sont sérieusement amenuisés. Dans une telle situation, comment est ce qu’on peut demander aux Kurdes de ne pas perdre leur confiance en gouvernement d’AKP ? Si la situation continue tel quelle c’est impossible.

Dans l’histoire de la Turquie l’armée a toujours eu de lourds poids sur la vie politique et sociale. Mais, depuis quelques années cette armée est devenue la cible de critiques et d'accusations, dont celle de complots visant à renverser le gouvernement d’AKP. Suite à ces accusations, actuellement des dizaines de généraux sont arrêtés. Avec les arrestations au sein de l’armé un changement a été faite en faveur du pouvoir politique. Dans la direction actuelle de l’armé c’est l’AKP qui a le plus de poids. Donc, AKP a pris la force venant de  l’armé et l’utilise pour ses propres intérêts politiques. Hélas, ceci éloigne le pays d’une situation de paix et de prospérité.

La position politique et militaire de la Turquie trace une ligne épaisse entre les institutions étatiques et les Kurdes. Si cette approche politique et militaire turque ne s’arrête pas, malheureusement une volonté de se séparer de la Turquie peut avoir une importance chez des Kurdes.

Ahmet DERE
11.09.2011

Etre journaliste ou écrivain au Kurdistan

Selon le Reporters Sans Frontières, la Turquie est à la 138e place sur 178 pays du classement mondial concernant la liberté de la presse. Selon l’Association des Droits de l’Homme de Turquie, au moins 45 journalistes et écrivains sont toujours en prison, aucune amélioration n’a été constatée malgré les reformes dans le cadre de la liberté d’expression et de la presse.
« Aucun media n’a été réduit au silence depuis 8 ans du pouvoir AKP » avait déclaré le 18 février dernier Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre, lors d’une réunion de son parti, malgré les démentis des organisations de défense des droits de l’homme et de la presse.

Après cette déclaration du premier ministre turc, un rapport de la branche d’Istanbul de l’Association des Droits de l’Homme a publié un rapport dans lequel on dément le premier ministre : Cinq journaux ont été suspendus pendant 120 jours, un revue a été saisi trois fois, 13 sites d’information et de partage de vidéos ont été bloqués à Istanbul au cours de l’année 2010.

Selon un autre rapport de cette association, au cours des neuf premiers mois de 2010, 197 journalistes ont été jugées dans le cadre de la liberté d'expression. Ainsi, au moins 12 journaux ont été suspendus, pour la plupart kurdes, et des milliers de sites d'internet ont été interdits pendant les mêmes périodes.

Le 24 février derniers deux journalistes kurdes,  le correspondant de l’agence Dicle, Vedat Yildiz et celui du journal Guney Dogu Ekspres, Lokman Dayan ont été condamnés chacun à 7 ans et 11 mois de prison par la 4e cour d’assise de Diyarbakir pour « appartenance à une organisation terroriste » et « violation de la loi sur les rassemblements et les manifestations ».

Le correspondant de l’agence Dicle avait été violemment tabassé par des policiers lors d’une manifestation organisée le 21 octobre 2008, en faveur du leader kurde Abdullah Ocalan. Ces deux journalistes avaient été arrêtés par la police alors qu’ils couvraient la manifestation.

Le 15 avril 2011 le corespondant de l’agence d’DİHA de Diyarbakir Kadri Kaya et le corespondant de Batman Erdoğan Altan ont été arrêtés. Depuis cette date là ces deux journalistes kurdes sont détenus dans prison de Batman. Jusq’à maintenant le procè n’a pas commencé et ni eux ni leurs avocats ne savent ils sont détenus pour les quelles raisons.

Le journal Azadyia Welat est dans la ligne de mire des autorités depuis qu'il sort de manière quotidienne en 2006. Il a déjà été suspendu huit fois par la justice turque et au moins neuf journalistes du quotidien sont actuellement en prison, dont deux anciens rédacteurs en chef.

L'Institut international de presse (IPI) a fait part de son inquiétude sur le sort d'un journaliste kurde, M. Vedat Kursun, qui était menacé de 525 ans de prison lors d'un procès en Turquie. Mais le 13 mai 2010, Vedat Kursun a été condamné à une peine de 166 ans de prison.

La justice turque avait condamné le 30 décembre 2010 à 138 ans de prison Emine Demir, ancienne rédactrice en chef d'Azadiya Welat, pour « appartenance à une organisation terroriste » et «propagande en faveur de cette organisation » à travers des ses articles publiés.

Selon un rapport du Plateforme "Liberté pour les journalistes" (GÖP), 68 journalistes, dont 10 femmes, sont derrières les barreaux en Turquie. La plupart des journalistes en prison sont des kurdes.

Le 9 février 2011, Ozan Kilinç, propriétaire et rédacteur en chef du seul quotidien en langue kurde, Azadiya Welat, a été condamné par contumace à 21 ans et 3 mois de prison, et privé de ses droits civiques. Dès la troisième audience du procès, la 5e chambre de la cour d’assises de Diyarbakir l’a reconnu coupable de "propagande en faveur du PKK" et de "crime commis au nom de l’organisation", sans même qu’il en soit membre.

Ozan Kilinç devient ainsi la dernière victime de la Loi antiterroriste N°3713 (LAT), formidable outil répressif entre les mains des franges conservatrices de l’Etat turc. Selon le site d’information spécialisé sur les questions de droits de l’homme Bianet.org, 47 personnes, dont 22 journalistes, ont été jugées en vertu de cette loi en 2009. Les condamnations prononcées totalisent 58 ans de prison et 9 740 livres turques (environ 4 640 euros) d’amendes. Le rédacteur en chef d’Azadiya Welat était aussi inculpé en vertu de l’article 220 du nouveau code pénal ("propagande d’une organisation à visée criminelle").

En Iran la situation n’est pas différente

Depuis le 4 juillet 2007, le journaliste et défenseur des droits humains kurde Mohammad Sadiq Kabudvand est détenu dans un lieu inconnu, qui pourrait être la section 209 de la prison d’Evin. Il a été arrêté le 1er juillet 2007 sur son lieu de travail, à Téhéran, par des membres des forces de sécurité en civil. Amnesty International a déjà publié ses craints qu’il ne soit torturé ou soumis à d’autres formes de mauvais traitements et pense qu’il s’agit très probablement d’un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression et d’association.

Un journaliste kurde, Kemal Serifi, est en prison d’Iran depuis 2009. Il est culpabilisé d’être aussi mebre du Parti Demicratique du Kurdistan et est condamné à une pain de prison pour 30 ans.

Adnan Hassanpour, écrivain et journaliste kurde a été emprisonné et condamné à mort le 11. 07. 2007.

La situation en Irak et au Kurdistan Irakien

Les agressions et les arrestations arbitraires pleuvent contre les journalistes, rendant le travail de la presse impossible au Kurdistan irakien.

Au mois de Novembre 2008 Dr. Adel Hussein, journaliste et médecin, a été condamné à six mois de prison pour avoir écrit un article sur l'homosexualité. Il a commencé à purger sa peine dans la prison centrale d'Erbil. L'Union des journalistes kurdes a condamné cette décision de justice et a demandé aux autorités kurdes d'Irak d'intervenir.

Le 18 avril 2011, 12 journalistes couvrant le rassemblement organisé à Erbil ont été agressés par les forces de l’ordre et certains d’entre eux ont été arrêtés.

Ahmed Mira, rédacteur en chef et propriétaire de Lvin Magazine, connu pour ses positions militantes en faveur de la liberté de la presse, a été attaqué à Kalar, le 14 avril 2011, par des membres de Asayesh, les forces de sécurité de l’UPK, alors qu’il participait à la commémoration du 23ème anniversaire de l’Anfal, où des populations kurdes avaient été massacrés par le régime de Saddam Hussein en 1988.

La Situation en Syrie n’est pas aussi différente que les autres parties du Kurdistan

La chaîne Al-Arabiya a annoncé l’arrestation, le 7 avril 2011, d’un journaliste norvégien, d’origine kurde de Syrie, Mohamed Zaid Mistou, correspondant pour le site d’informations Al-Arabiya.net Le journaliste d’origine kurde était en Syrie quelques jours avant le début des manifestations dans le pays. Il a alors couvert le mouvement de protestation, publiant de nombreux articles sur le site de la chaîne Al-Arabiya.net.

Le 8 mai 2006, la cour de justice de Dêrik, Kurdistan de Syrie, a condamné l'écrivain kurde Ednan Besîr à un mois de prison. L'écrivain avait participé à une conférence à Dohuk (Kurdistan irakien) et s'est vu retirer son passeport syrien pour la peine.

Le nombre des journalistes et écrivains kurdes qui sont en prions de Syrie n’est pas déterminé.

Une partie de la liste des journalistes et ecrivains kurdes en prison de Turquie

1-Abdulcabbar Karadağ ( Azadiya Welat, prison de Mersin Tipe E)
2-Ahmet Akyol (DİHA, Prison d’Adana Kürkçüler Tipe F)
3-Ahmet Birsin (Gün TV, prison de Diyarbakır tipe D)
4-Ali Buluş (DİHA, prison de Karaman-Ermenek tipe M)
5-Ali Çat (Azadiya Welat, prison de Mersin tipe E)
6-Ali Konar (Azadiya Welat, prison de Malatya tipe  E)
7-Bayram Parlak (Gündem Gazetesi, prison de Karaman-Ermenek tipe M)
8-Bedri Adanır (Aram Yayınları et le Journal Hawar, prison de Diyarbakır tipe D)
9-Behdin Tunç (DİHA, prison de Diyarbakır tipe D)
10-Cihan Gün (Yürüyüş Dergisi, prison de Sincan Ankara tipe F)
11-Dılşa Ercan (Azadiya Welat, prison d’Adana)
12-Emine Altınkaya (DİHA, prison de Sincan Ankara)
13-Ensar Tunca (Azadiya Welat, prison d’Iğdır)
14-Erdoğan Altan (DİHA, prison de Diyarbakır tipe D)
15-Faysal Tunç (DİHA, prison de Diyarbakır tipe D)
16-Feyyaz Deniz (DİHA, prison de Sincan tipe F)
17-Hamdiye Çiftçi (DİHA, prison de Bitlis tipe E)
18-Kadri Kaya (DİHA, prison de Diyarbakır tipe D)
19-Mahmut Güleycan (Özgür Halk Dergisi, prison de Van tipe F)
20-Mehmet Karaaslan (DİHA, prison de Karaman-Ermenek tipe M)
21-Nuri Yeşil (Azadiya Welat, prison de Malatya tipe E)
22-Ozan Kılınç (Azadiya Welat, prison de Diyarbakır tipe D)
23-Seyithan Akyüz (Azadiya Welat, prison d’Adana Kürkçüler tipe F)
24-Sinan Aygül (DİHA, prison de Van tipe F)
25-Şahin Baydağı (Azadiya Welat, prison de Mardin tipe E)
26-Vedat Kurşun (Azadiya Welat, prison de Diyarbakır tipe D)


Ahmet DERE / Journaliste-écrivain (Membre du PEN International)
11.09.2011

01/07/2011

Quelle démocratie en Turquie ?


Le 12 Juin dernier la Turquie a fait ses élections législatives. AKP a eu 50% de voix, donc ce parti est de nouveau au pouvoir jusqu’à 2015. Cela fait sa troisième victoire consécutive à des législatives. Le principal parti d'opposition, le Parti Républicain du Peuple (CHP), est venu en seconde position, avec 25,9 % des voix et 135 sièges, suivi du Parti de l'Action Nationaliste (MHP) avec 13 % et 53 sièges. La listes du bloque du Travail, de la Liberté et de la Démocratie a eu 6.3 des voix, soit 36 sièges.

Malgré 50% des voix, l’AKP n’a pas pu augmenter ses députés, le nombre de ses sièges a baissé de 337 à 326. Comme AKP a promis, lors de la campagne électorale, de mener à bien son projet de changer la constitution, il ne pourra pas le réaliser avec ce nombre des sièges à l’Assemblé Nationale, alors il est obligé de négocier avec l'opposition. Mais, d’après ce que je voie maintenant, ce parti n’a pas de portes ouvertes pour dialoguer avec les partis à l’opposition. Donc, le tableau que nous voyons actuellement démente les premiers messages de Recep Tayip Erdogan qui disait ; "Nous ne fermerons pas nos portes, nous irons vers l'opposition".

Hatip Dicle est privé de son siège de député

L’Etat Turc, avec ses institutions, cherche toujours à créer des obstacles contre la volonté du peuple kurde. Après les élections, malgré 85 milles d’électeurs qui ont voté pour Hatip Dicle, le Haut Conseil électorale de Turquie (YSK) a refusé les son statut de député. Cette décision de YSK est en même temps contre la volonté démocratique des 85 milles électeurs kurdes de Diyarbakir, ceux qui ont voté personnellement pour Hatip Dicle. Malgré que le droit turc permet aux personnes détenues d’être éligibles et de bénéficier de l’immunité en cas d’élection, les tribunaux, sous influence du gouvernement, ont refusé de libérer les 5 autres députés kurdes et 3 autres (2 de CHP et 1 de MHP). Donc, pour le moment, ces 9 nouveaux députés ne peuvent pas participer aux travaux de l’Assemblé Nationale de Turquie.

Hatip Dicle, qui est âgé de 57 ans, avait fait partie des premiers députés kurdes, revendiquant ouvertement les droits démocratiques du peuple kurde, à enlever un siège au parlement turc, en 1991. Maintenant, il fait partie des 36 députés en qualité d'indépendants, soutenus par le bloque du Travail, de la Liberté et de la Démocratie. Il faut souligner que Hatip Dicle a été arrêté en 1994 après l'interdiction de son parti (DEP) et il a passé 10 ans en prison. Il est retourné en prison en 2010 a cause de ces idées en faveurs d’une solution politique et démocratique pour la question kurde.

Après les élections du 12 Juin, la question kurde est toujours sur la seine politique turque. Si l’Etat turc ne fait pas de progrès vers une solution politique à la question kurde, et notamment à la question des députés emprisonnés, il y a un vrai risque d'une guerre totale.

Malgré 50% de voix, AKP est obligé de chercher un consensus

Avant tout, il faut souligner que, si le gouvernement d’AKP veut la stabilité du pays, il devrait se rendre compte et ne jamais oublier qu'il y a aussi 50 % en dehors des électeurs qui ont voté pour lui. En dépit de sa large victoire, ce parti n’a pas pu avoir la majorité des deux tiers (367) des députés afin de pouvoir réviser la Constitution par voie parlementaire. Avec 326 sièges à l’Assemblé Nationale, AKP ne profite donc pas de sa progression en voix.

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan avait demandé aux électeurs de lui faire gagner 367 députés pour éviter d’avoir à recourir au référendum. Après les élections, depuis le siège de son parti, il a déclaré notamment : « Notre peuple nous a demandé de faire une nouvelle Constitution. Et il nous a adressé un message qui nous demande d’élaborer cette Constitution par la voie du consensus et de la négociation. Donc, nous allons débattre de cette nouvelle Constitution avec les partis d’opposition, avec les organisations de la société civile et des universitaires ». Mais, la situation des 9 députés détenus démente ces paroles d’Erdogan.

Les nouveaux députés kurdes ont pris la décision de boycotter le parlement turc TBMM

Pour protester contre la décision concernant rejet du statut de Hatip Dicle et la détention des 5 autres députés kurdes, les députés élus en qualités d’indépendants ont pris la décision de boycotter l’Assemblé Nationale de Turquie. Selon la déclaration faite par le BDP, ils ne vont pas au Parlement tant que le gouvernement et le Parlement n'auront pas pris de mesures concrètes pour remédier à cette injustice et offrir des opportunités pour une résolution en ouvrant la voie à des politiques démocratiques.

La principale force kurde constituée du BDP, HAK-PAR et KADEP, avec le soutien aussi de la Gauche Turque, a remporté 6,3% des votes et 36 sièges. Donc, si une solution est trouvée pour la situation des 6 députés kurdes, cette force pourra jouer un rôle crucial en faveur de la démocratisation du pays, ainsi qu’en faveur de la résolution de la question kurde.

Ahmet DERE / 01.07.2011

19/05/2011

La Turquie est dans un processus fragile


Depuis deux semaines la tension en Turquie monte de plus en plus autour de la question kurde. Pour le moment il n’y a aucune solution qui est prévue dans le but de calmer cette situation. Personne ne peut deviner où va ce pays et quel sera son avenir.

Si un processus de négociations ne commence pas entre les dirigeants de l’Etat Turc et les responsables des organisations kurdes, malheureusement, après le 15 juin, un nouveau processus de guerre recommencera dans ce pays qui se trouve au cœur d’une région problématique. A ce moment là il sera trop tard pour empêcher qu’il y aie de nouveaux victimes.

Malgré le cessez-le-feu du PKK, (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui est déclaré depuis Août 2010, les opérations armées turques se multiplient de jour en jour, surtout ces dernières semaines, alors que doivent avoir lieu le 12 juin des élections législatives. Suite à ces opérations, depuis le début du mois d’avril, une trentaine de militants du PKK ont été tués. Dernièrement, le 14 mai, douze guérilleros ont été tués à la frontière irakienne. Le jour même, des renforts militaires ont été dépêchés sur les lieux et une vaste opération a été lancée dans la région frontalière avec l’Irak.

Pendant les deux derniers mois, des dizains de milliers de Kurdes ont assisté aux funérailles des militants kurdes. Dans tous ces funérailles les kurdes appellent le gouvernement de l’AKP à cessez les opérations et dialoguer avec des responsables des organisations kurdes. Cet appel est fait par les Kurdes dans le but de calmer la situation et d’empêcher qu’il y aie de nouveau victimes.

A cause des opérations menées par l’armée turque, la région est toujours en ébullition avec de violentes manifestations. Les protestations organisées rassemblent de nombreux responsables de différentes organisations kurdes présentes dans la région. Cela veut dire que, parmi les Kurdes il y a une union qui est en train de se consolider.

Suite aux opérations menées dans la régions, malgré 20 jours qui restent pour les élections législatives, le boycottage des élections est toujours sur l’ordre du jour du BDP. Depuis le début du mois d’avril plus de 2 000 Kurdes, pour la plupart sont des responsables du BDP, ont été arrêtés.

Si un tel boycottage des élections est réalisé par le BDP, ce serait un revers pour Recep Tayip Erdogan. La légitimité des élections serait en cause. A ce moment là Recep Tayip Erdogan ne peut pas faire « la démonstration d'une élection démocratique, à laquelle tout le monde participe ».

Malgré toutes promesse en faveur d’une solution démocratique à la question kurde, le gouvernement de l’AKP continue à tromper toujours l'opinion publique et ne prend aucune mesure effective.

Il est bien évident que l'AKP gagnera la troisième victoire consécutive le 12 juin prochain, mais cela ne veut pas dire que ce parti gagnera la confiance du peuple de la Turquie amènera la paix au pays. Cette confiance ne peut être gagné que si une solution est trouvée à la question kurde, qui est une vraie obstacle sur le chemin de la démocratisation du pays. Les dirigeants de l’AKP doivent savoir que les projets concernant le creusement d'un canal parallèle au Bosphore ne peut pas amener le pays vers la paix et la prospérité.

En parallèle avec la situation de guerre au Kurdistan, la Turquie est aussi devenu la plus grande prison du monde, surtout pour les intellectuels, les hommes politiques et les journalistes. Selon un rapport de l’association des droits de l’homme (IHD) « La police porte atteinte volontairement à la vie ».

Ahmet DERE
Journaliste / Ecrivain

07/04/2011

L’Intervention Contre la Libye et la Turquie

En ce qui concerne la guerre contre la Libye, les dirigeants turcs ont plusieurs motifs internes et externes. Le 12 Juin prochain il y aura des élections législatives dans ce pays. Au début du conflit, le parti au pouvoir d’AKP, ne voulait pas se mêler dans une guerre contre un pays musulman. Mais, suite aux interventions américains, finalement la Turquie, seul pays musulman membre de l'OTAN, a accepté d'envoyer, sous l'égide de l'Alliance, des navires de guerre au large de la Libye, soi-disant, pour faire respecter l'embargo décidé contre ce pays.

Mais, malgré tous, l'intervention de la coalition en Libye provoque toujours une nouvelle poussée de fièvre dans les relations entre Ankara et Paris. La Turquie a de sérieux arguments concernant ce point. D’abord, les dirigeants français ne veulent pas d’une entrée en bonne et due forme de la Turquie dans l’Union européenne. Ensuite, le Premier ministre turc est aussi en désaccord sur certains points cruciaux avec Nicolas Sarkozy.

En France, on déplore la dégradation confirmée des relations franco-turques, mais on choisit toujours de ne pas dramatiser. L’important pour Paris a était que le Quatar et les Emirats arabes unis aient décidé de s’engager, et participent aux frappes que conteste la Turquie.

Au début de l’intervention les dirigeants turcs ne comprenaient pas, pourquoi la France se soit comportée comme si elle assumait le leadership des opérations militaires contre la Libye. Selon eux, il a était difficile de comprendre le fait que la France se soit trop mise en avant dans ces opérations. Ainsi, ils ont un peu du mal à comprendre que la France agisse comme si elle était le principal exécuteur de la résolution (1973, votée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant la Libye)

Lors d’un discours, le Premier ministre turc R. Tayyip Erdogan s'en est pris aux "amis occidentaux" partis en "croisade" en Libye. "Je souhaite qu'ils fassent immédiatement leur examen de conscience pour avoir exprimé des notions ahurissantes qui attisent la théorie d'un conflit de civilisations". "Certains, malgré tous nos avertissements, brouillent les esprits au sujet de l'opération en Libye et emploient des expressions très déplacées telle que croisade, ce qui provoque des interrogations".

Nous ne savons pas si la position de Paris, en ce qui concerne l’adhésion de la Turquie à l’UE, va changer ou pas. En tout cas, Paris estime toujours que la Turquie ne fait pas géographiquement de l'Europe. De l’autre côté, Ankara présente sa candidature comme une chance pour les Européens, le lancement d'un pont entre Europe et Asie, vecteur de paix.

En conclusion, la participation de la Turquie aux opérations de l’OTAN contre la Lybie pose toujours une contradiction dans la position du gouvernement d’AKP. Dans ce processus des élections législatives en Turquie, celle-ci deviennent plus approfondies. Ainsi, en ce qui concerne le processus des négociations, il s’agit d’une vraie impasse: jusqu’à maintenant, seuls 13 des 35 chapitres du processus des négociations ont été ouverts et un seul a pu être bouclé.

Ahmet DERE / 06.04.2011

01/03/2011

Un point de vu sur les relations entre les Kurdes et les Juifs

Les Juifs et les Kurdes sont deux peuples d’origine du Moyen Orient. Malgré que les Kurdes soient descendants de la racine indo-européenne et que les Juifs soient Samiens, ces deux peuples se sont jamais confrontés l’un contre l’autre. Quand on regarde l’historique de ces deux peuples, surtout pendant les deux derniers siècles, on voit bien qu’ils ont été victimes des oppressions presque pareilles et de mêmes approchements politiques. Donc, il y a beaucoup de points communs entre les traitements que ces deux peuples ont subis, courant de leur histoire.
Pour bien analyser la position actuelle des Juifs envers les Kurdes et leur question, il est bien important de voire le niveau des relations qui a eu entre ces deux peuples. Ceci est bien important, en ce qui concerne l’avenir des relations qui doivent avoir entre eux. Sans bien connaître le passé, il est difficile de proposer où critiquer ce qui est actuellement.

Avant tout, je veux attirer l’attention sur le destin presque pareille, de ces deux peuples. Malgré ceci, aujourd’hui il y a une large distance entre leurs positions. Les Juifs ont eu le soutien des grands puissances pour se créer un état, mais les Kurdes ne l’ont pas. Avec la création de leur état, la plupart des Israéliens ont pris une position à coté des Américains et aussi des Turcs contre les Kurdes. Cette attitude a empêché l’évolution des relations entre ces deux peuples.

Contrairement à la position actuelle des Israéliens, dans l’histoire, on peut constater un bon lien entre les Kurdes et les Juifs. Il serait intéressant de voir si les divers groupes juifs ont aussi un fort lien de parenté de Kurdes dans les lignées maternelle, comme ils le font dans les lignées paternelles. Des études préliminaires indiquent que les populations juives dans l'Europe de l'Est et le Yémen ont maternelles origines qui contiennent beaucoup plus de non israélite ascendance paternelle que leurs origines. En dépit de ce mélange avec d'autres groupes, les Juifs ont plutôt commencé leur existence dans une zone à l'intérieur ou à proximité du Kurdistan, avant la migration vers sud-ouest d'Israël. Cette aventure des recherches montrant que les Kurdes et les Juifs ont partagé beaucoup de point communs depuis plusieurs millénaires. Espérons que les Kurdes et les Juifs exploreront des uns et des autres cultures, et pour maintenir l'amitié, afin que les Kurdes et les Juifs jouissent dans toutes les parties du Kurdistan.

Il faut diviser la situation des relations entre les Kurdes et les Juifs ; celles d’avant la seconde guerre mondiale et celles d’après. Nous savons bien qu’avant 1945 beaucoup de Juifs vivaient au Kurdistan avec la population kurde. Comme les Arméniens, les Juifs aussi avaient de très bonnes relations avec leurs voisins Kurdes. Malgré que les Ottomans aient essayé d’utiliser les Juifs contre les peuples non-turcs, ce qui se trouvent dans la région du Moyen Orient et de l’Anatolie, les relations entre les Juifs et les Kurdes n’ont jamais étaient mauvaises. Une relation basée sur le bon voisinage a été toujours vivante chez des Juifs et chez des Kurdes. C’est surtout après la seconde guerre mondiale que la distance entre ces deux peuples a été élargie.

Au début des années de la seconde guerre mondiale, les relations entre les musulmans et les Juifs au Kurdistan ne virent pas d'événement marquant. Les Juifs qui avaient de contactes avec les Kurdes, ne se sentaient pas dérangés, apparemment ils se sentaient bonnes et tranquilles. Au Kurdistan Irakien, surtout dans les villes comme Akre et Zaho, le statut des Juifs et leurs relations avec le voisinage étaient notablement meilleurs. Même maintenant on peut voire des contactes normaux, ceci malgré la provocation des turcs faite par les Turcomans.

Aujourd’hui on voit bien que les dirigeants Israéliens ont deux fers au feu dans la région. Hélas, nous voyons que les dirigeants Israéliens comptent toujours sur l'alliance stratégique avec la Turquie, tout en se sentant affaiblis par l'arrivée au pouvoir des islamistes (depuis 2002 avec le pouvoir d’AKP). Malgré cette arrivé de l’AKP au pouvoir et certaines rapprochements du gouvernement turc contre l’Israël, on voie toujours qu’il y a un effort mutuel dans le but de renforcer les relations économiques, politiques et même militaire entre ces deux pays.

D’autre par, l’Israël garde en réserve l'option sur les Kurdes de l’Irak, qui ont une autonomie dans leur région. Peut être ce comportement d’Israël suscite une petite colère de la Turquie opposée à l'émergence d'un État du Kurdistan à leur frontière. Mais, de toutes façons, les dirigeants turcs sont bien assurés de la par des Israéliens qu’ils ne défendront pas l’idée d’un Etat Kurde, ni dans les frontière de l’Irak, ni dans les frontières de la Turquie elle-même. Sur ce point, il semble qu’il y ait un bon compromis entre les Turcs et les Juifs.

Il est normal et bien claire de dire que la position actuelle des dirigeants Israéliens dérange les Kurdes. Un peuple, qui a été réprimé dans son histoire, doit défendre les mêmes droits pour les autres aussi. Surtout, quand il s’agit des deux peuples réprimés et assimilés de même façon, ce point devient plus important.

Kurdes sommes ouverts à l’amitié avec tous les peuples et notamment ceux du Moyen Orient, Arabe, Juif, Arménien, Assyrien et autres. Ici, je n’accuse pas seulement les Juifs, bien sûr on peut trouver la faute des Kurdes aussi vis-à-vis des Juifs. Si un jour les relations entre les Juifs et les Kurdes deviennent un point à analyser, à ce moment là nous pouvons mieux comprendre les choses des deux côtés.

Les Kurdes veulent que les Israéliens considèrent bien la nécessité d’une solution politique à la question kurde et utilisent leurs moyens dans les instances internationaux. Une guerre menée contre les Kurdes, de la par qui que ce soit, n’apporte aucun crédit aux intérêts des Juifs. De vrais intérêts des Juifs passent par un processus de paix qui est pour tous les peuples de la région.

Je pense que le temps est arrivé pour renforcer les relations entre ces deux peuples. Je veux ajouter que, si un tel processus se progresse, ceci peut contribuer la paix pour toute la région du Moyen-Orient, y compris pour les Juifs et les Palestiniens.

Ahmet DERE 01.03.2011 / Strasbourg

01/02/2011

L’Adhésion de la Turquie à l’UE et la Position des Kurdes

L’entré de la Turquie à l’Union européenne a été un point essentiel parmi les tâches de tous les gouvernements turcs, depuis 1987, la date où la Turquie a fait officiellement sa demande auprès de cette institution. Mais, depuis lors, aucun gouvernement turc n’a fait des progrès dans le sens de faire progresser ce pays, selon les critères européens. Certains gouvernement ont voulu faire avancer la Turquie vers l’Europe, comme ce du l’ANAP, Parti fondé par Turgut Ozal, mais, malheureusement, ils étaient toujours confrontés à un mûr dure des forces militaires et paramilitaires.

Après avoir été reconnu candidat pour le processus de la candidature à l’UE, en 2005, la Turquie a été acceptée, en tant que pays candidat, par l’institution européenne. Suite à cette décision attendue de l’UE, le 12 juin 2006 les négociations ont commencées entre les autorités turques et celles de l’UE. En totale on a déclarés 35 points à négociés, afin que ce pays ait un niveau démocratique et prospère pour devenir membre de l’Union européenne.

Malgré une « volonté » toujours prononcée par les gouvernements turcs, en ce qui concerne l’adhésion à l’UE, jusqu'à maintenant, je ne vois pas beaucoup d’évolutions pratiques dans ce pays, surtout en ce qui concerne les critères politiques et celles des droits de l’homme. Donc, cette réalité doit être traduite comme un comportement insincère de la Turquie envers de l’Europe. Je sais que sur ce point, surtout derrière des rideaux fermés, il y a toujours des discussions très sévères entre les autorités turques et européennes. Même, de temps en temps, les critiques très sévères de la part des autorités européennes, envers la Turquie, sont prononcés devant les médias.

En Turquie, il y a des organisations qui peuvent jouer un rôle positif dans le processus de négociations. Par exemple TUSIAD et les autres organisations civiles. Mais, malheureusement, au sein de ces organisations aussi il y a ceux qui ne sont pas favorable à l’UE. Il faut savoir que cette position est aussi influencée par la concurrence économique entre les différentes sociétés turques. Certaines grandes sociétés turques qui ont déjà de bonnes alliances en Europe et qui n’ont pas de difficultés pour développer leurs actions, sont contre l’adhésion de leur pays à l’UE. Ce point peut paraitre comme une contradiction, mais, il est une vérité de la mentalité politique et commerciale de ce pays. C’est pourquoi d’ailleurs, les organisations de différents domaines du travail ne se sont pas bien engagées dans le processus.

La position des Kurdes

Avant tout, il faut savoir que, la racine kurde qui est indo-européenne. Ainsi, les Kurdes ne sont pas fondamentalistes, au niveau religieux. Parmi les peuples du Moyen Orient, les Kurdes sont plus ouverts à l'intégration vers l'Europe. Sur ce point ce n’est pas simplement les Kurdes de Turquie qui sont favorables, mais aussi les Kurdes de l'Irak et de Syrie et même les Kurdes de l'Iran partage la même volonté.

Pour les Kurdes, le fait d’être européen est perçu différent que les autres nations du Moyen Orient et les Turcs de l’Anatolie Centrale. Le fait que les Kurdes sont indo-européens et leur langue fait partie du groupe des langues européennes, approche ce peuple vers l’Europe. Aussi, depuis 1960, avec surtout la politique d'immigration de la Turquie, beaucoup de Kurdes sont venus en Europe et ils y vivent une vie demi-européenne. Actuellement, il y a à peu près un million cinq cent mille Kurdes vivant en Europe, dont des millions aussi de proches parents au Kurdistan qui sont en relations régulières. Donc, ceci est un point aussi essentiel qui approche un peu plus l'Europe vers les Kurdes, les Kurdes vers l'Europe.

Pas simplement au niveau de la langue, au niveau de la modernité aussi les Kurdes sont plus ouverts à une progression dite européenne. Même, si la plupart des Kurdes est musulmane, les Kurdes sont plus ouverts à l'intégration avec les autres religions. Comme le Kurdistan a été dominé par les autres forces, les Kurdes ont été obligés de vivre avec les autres nations et peuples. Ceci a intégré les Kurdes parmi les autres peuples. Et donc, le racisme n’est pas fort chez des Kurdes.

Les Kurdes sont bien déterminés que l'adhésion de la Turquie peut influencer la Turquie afin qu'on puisse trouver une solution pacifique à la question kurde. Si la Turquie devient membre de l'Union européenne, la question kurde devient plus ou moins une question européenne. Et, à ce moment-là, les institutions européennes seront obligées de s'en occuper d’une façon plus active. Actuellement, comme la Turquie n'est pas encore membre de cette Union, il y a des institutions européennes qui prétendent que ; « la question kurde est une question interne à la Turquie, donc nous ne pouvons pas se mêler ». Une foi que la Turquie est devenue membre de l'UE, à ce moment-là, ils ne peuvent pas se tenir à part de ce problème. Entre guillemets, il faut dire que l'adhésion de la Turquie n'est pas garantie encore. Il y a encore beaucoup d'obstacles devant la Turquie.

Pour trouver une solution à la question kurde ; premièrement, on peut forcer plus la Turquie, avec le soutien des institutions européennes, deuxièmement, on peut développer une intégration encore mieux entre les communautés européennes et le peuple kurde, troisièmement, on peut avoir un soutien au niveau économique aussi pour développer les régions sous-développés du Kurdistan.

C’est pour ces raisons que, et pendant longtemps, beaucoup d’organisations kurdes en Europe ont fait du lobbying au sein des institutions européennes, comme le Parlement européen notamment, afin que la Turquie soit acceptée en tant que candidate à l'Union européenne.

Ahmet DERE / 01.02.2011